Washington s'est dit "prêt" mardi à conclure les négociations avec les Taliban pour mettre fin à 18 ans de conflit en Afghanistan. Donald Trump a promis le retrait des troupes américaines malgré les violences persistantes.
"Nous sommes prêts. Attendons de voir si les Taliban le sont aussi." Le principal négociateur américain avec les insurgés, Zalmay Khalilzad, s'est montré optimiste, mardi 20 août. Les discussions doivent reprendre dans les tout prochains jours en vue d'aboutir à un accord qui permette à Donald Trump rappeler les soldats américains d'Afghanistan, après 18 ans de conflit.
Productive week in Washington. Briefed management on where we are and next steps. Back on the road again. First stop Doha where we will try and close on remaining issues. We’re ready. Let’s see if the Taliban are as well. https://t.co/mjc8zrjqR7
U.S. Special Representative Zalmay Khalilzad (@US4AfghanPeace) August 20, 2019"Nous essaierons de conclure" les pourparlers "sur les sujets qui restent" à résoudre pour boucler un accord, a déclaré Zalmay Khalilzad en quittant Washington pour se rendre à Doha, où se déroulent les discussions.
Les deux parties, qui ont entamé il y a un an ce dialogue direct et inédit, ont salué d'"excellents progrès" lors de leur précédent cycle de négociations, qui a pris fin il y a une dizaine de jours.
"Les discussions se passent bien"
Depuis, l'administration Trump ne cache pas qu'elle espère que ce nouveau rendez-vous puisse être le dernier et déboucher sur un accord historique pour mettre fin à la plus vieille guerre des États-Unis. "Les discussions se passent bien", a répété mardi le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
En attendant, la violence continue sur le terrain. Samedi, un kamikaze de l’Organisation État islamique (OEI) s'est fait exploser lors d'un mariage à Kaboul, faisant 63 morts.
Certains redoutent l'empressement de Donald Trump à quitter l'Afghanistan avant l'élection présidentielle de 2020 aux États-Unis, à laquelle il briguera un second mandat, au risque d'aggraver la guerre civile et de raviver la menace terroriste. Le président américain a assuré mardi que les États-Unis auraient "toujours quelqu'un sur place". "Nous ramenons une partie de nos troupes à la maison mais nous devons conserver une présence", a-t-il ajouté.
Négociations avec Kaboul à la clé
Un éventuel accord devrait avant tout prévoir un retrait militaire américain plus ou moins complet, avec un calendrier à la clé, pour tenir un engagement du président des États-Unis. "On est là-bas depuis 18 ans, c'est ridicule", a encore une fois pesté mardi Donald Trump.
Les Taliban s'engageraient en retour à ce que les territoires qu'ils contrôlent ne puissent plus être utilisés par des organisations "terroristes". Ils accepteraient également, pour la première fois, d'engager des négociations de paix avec le gouvernement de Kaboul, qui pourraient démarrer très rapidement à Oslo.
Une trêve entre Taliban et Américains, ou à tout le moins une "réduction de la violence", devrait également figurer dans le texte, mais pas à ce stade un cessez-le-feu général, qui dépendra des progrès réalisés par la suite à Oslo.
Avec AFP