Les autorités gabonaises interdisent aux leaders de l'opposition de quitter le pays tant que les responsabilités des violences survenues à Port-Gentil à la suite de la proclamation des résultats de la présidentielle n'ont pas été cernées.
AFP - Les chefs de l'opposition gabonaise ne peuvent quitter le pays à la suite des violences post-électorales à Port-Gentil (ouest), a appris l'AFP auprès du ministère de l'Intérieur, l'un des candidats à la présidentielle n'ayant pu voyager mercredi soir.
Paul Mba Abessole, un candidat à la présidentielle du 30 août rallié avant le scrutin à l'ancien ministre de l'Intérieur André Mba Obame (arrivé 2e), n'a pu prendre son avion pour Abidjan à 19H30 (18h30 GMT) mercredi, a-t-il indiqué à l'AFP.
"Lors des formalités, les policiers m'ont indiqué qu'ils avaient reçu des consignes strictes de ne pas laisser voyager les leaders de l'opposition", a affirmé M. Mba Abessole, précisant que ses "papiers sont en règle".
Joint au téléphone, un conseiller du ministre de l'Intérieur a affirmé à l'AFP: "C'est exact. En attendant de cerner les responsabilités des uns et des autres (dans les violences) à Port-Gentil, ils (les chefs de l'opposition) ne peuvent quitter le Gabon".
Mercredi matin, la ministre de la Communication Laure Olga Gondjout avait notamment critiqué sans les nommer des responsables de l'opposition: "Ce sont ces personnes qui ont utilisé les médias, qui ont instrumentalisé certains jorunalistes pour appeler à la haine, à l'insurrection".
"Malheureusement ce sont des jeunes Gabonais qui vont devoir répondre devant la justice alors que les meneurs sont tapis dans leur domiciles", avait-elle ajouté.
Selon le bilan officiel, trois personnes sont mortes lors des violences entre 3 et 6 septembre dans la capitale pétrolière du pays, un fief traditionnel de l'opposant historique Pierre Mamboundou, classé 3e de la présidentielle. L'opposition fait état "d'au moins 15 morts".
Selon les résultats validés par la Cour constitutionnelle, Ali Bongo, fils du défunt Omar Bongo, a été élu avec 41,73% des suffrages, devant André Mba Obame (25,88%) et Pierre Mamboundou (25,22%). Ces deux derniers contestent le résultat de l'élection dont il s'estiment respectivement vainqueurs.