logo

Les électeurs argentins sont appelés, dimanche, à voter aux élections primaires générales. Ce scrutin, une particularité de la troisième économie d'Amérique latine, devrait marquer une tendance en vue de la prochaine présidentielle prévue en octobre.

Près de 34 millions d'Argentins sont appelés à voter, dimanche 11 août, aux primaires générales qui marqueront une tendance avant la présidentielle du 27 octobre prochain, au cours de laquelle le libéral Mauricio Macri cherchera a être réélu à la tête de la troisième économie d'Amérique latine – engluée dans la récession.

Créé en 2009, le système de primaires générales pour tous les partis politiques, le même jour et lors d'un scrutin national, est une particularité argentine. Dans le pays – où le vote est obligatoire – il s'agit plutôt d'un sondage électoral grandeur nature avant les élections générales d'octobre, tous les candidats ayant déjà été investis par leurs partis.

Les résultats de dimanche soir, après 18 h (21 h GMT), seront donc observés à la loupe par les états-majors politiques et les marchés, car depuis 2009, les résultats des scrutins ont été dans la ligne des scores des primaires.

Autre particularité de la présidentielle à venir : le mouvement péroniste, qui a gouverné l'Argentine de 1989 à 1999 et de 2002 à 2015, est scindé en trois.

Macri, Fernandez et Lavagna comme trois principaux candidats

L'ancien ministre de l'Économie Roberto Lavagna, l'ex-chef du gouvernement Alberto Fernandez – associé à l'ex-présidente, Cristina Kirchner – et le président sortant de centre droit Mauricio Macri sont les trois principaux candidats.

Mauricio Macri a créé la surprise avec son choix de colistier : en prenant le dirigeant péroniste Miguel Angel Pichetto, il a rompu avec sa doctrine qui l'avait conduit jusque-là à tenir à l'écart les péronistes de son gouvernement. La volonté d'élargir la coalition gouvernementale a primé. Leur ticket évolue sous la bannière "Ensemble pour le changement" (Juntos por el cambio), créée pour l'occasion.

Alberto Fernandez, qui a été le chef du gouvernement de Nestor puis de Cristina Kirchner entre 2003 et 2008, jure qu'il a rompu avec les politiques de gauche suivies par le passé et qu'il s'est recentré. À la surprise générale – car elle était en tête des sondages –, Cristina Kirchner a annoncé sa mise en retrait le 18 mai.

Inculpée dans plusieurs affaires de corruption, l'ex-présidente (2007 - 2015) conserve une influence déterminante sur le parti Unité citoyenne qu'elle a fondé et qui a investi Alberto Fernandez. Leur ticket électoral se présente sous une bannière récemment créée et baptisée "Le Front de tous" (El Frente de todos).

Deux crises monétaires en 2018

Signe de l'intérêt pour ces primaires, la Bourse de Buenos Aires a fermé vendredi en hausse de 8 %, les analystes expliquant cette tendance par les derniers sondages plus favorables au candidat des marchés, le sortant Mauricio Macri. Jusqu'à la semaine dernière, les enquêtes donnaient 5 à 8 points d'avance au duo Fernandez-Kirchner sur celui de Macri.

"Mais à présent, les marchés estiment que (l'écart) pourrait être moindre : entre 3 et 5 points. Ils jugent que ce sera réversible en octobre et ils basent leur optimisme là-dessus", a expliqué à l'AFP l'économiste Ramiro Castiñeira.

Submergée par deux crises monétaires en 2018 ayant fait perdre 50 % de sa valeur à sa monnaie, l'Argentine a demandé et obtenu un prêt du FMI de plus de 57 milliards de dollars. Dans ce pays en récession depuis l'an dernier, l'inflation et le chômage restent très élevés sur les 12 derniers mois, respectivement à 40 % et à 10,1 %.

Avec AFP