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"La haine consume tout, sauf elle-même. Si bien que votre visage devient celui de votre ennemi" (T. Morrison)

A la Une de la presse, ce mercredi 7 août, l’annonce, hier, d’une nouvelle offensive turque dans le nord de la Syrie. L’inquiétude provoquée par l’escalade des tensions, notamment commerciales, entre les États-Unis et la Chine. Et le mort de la romancière Toni Morrison, phare de la culture afro-américaine.

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A la Une de la presse, l’annonce, hier, d’une nouvelle offensive turque, dans le nord de la Syrie.

D’après le Daily Sabah, l’armée turque se prépare à "une offensive majeure contre le groupe Etat islamique et le terrorisme du Parti des travailleurs du Kurdistan", auquel sont affiliés les Kurdes syriens. Une opération "imminente", dont le but serait la création d’une "zone de sécurité" dans la région, selon le journal turc, qui cite la mise en garde du président Recep Tayyip Erdogan aux Etats-Unis, sommés de prouver une bonne fois pour toute qu’ils sont des "alliés réels" de la Turquie.

Alors que les discussions entre Washington et Ankara sur la zone de sécurité promise en décembre 2018 par Donald Trump n’en finissent plus, "Erdogan s’impatiente et veut en finir avec les Kurdes à sa frontière", écrit de son côté L’Orient Le Jour. Le quotidien libanais, qui rappelle que les Américains sont toujours présents en Syrie et soutiennent toujours les Kurdes dans la lutte contre le groupe Etat islamique, rapporte que les Etats-Unis ont déjà prévenu qu’une nouvelle offensive turque serait "inacceptable". Une mise en garde répétée à la Une du National, à Abou Dhabi : "les Etats-Unis affirment qu’ils stopperont l’invasion turque en Syrie".

Les Etats-Unis de Donald Trump sont par ailleurs en pleine guerre commerciale avec la Chine, qu’ils accusent de manipuler sa monnaie pour limiter l’effet de la hausse des taxes américaines. Des accusations balayées par Pékin : "ridicule", "absurde", réplique The Global Times, en assurant que la Chine n’a aucun intérêt à faire chuter le yuan, et à perturber la stabilité de sa monnaie. "La Chine ne veut pas d’une guerre commerciale, mais elle se battra jusqu’au-bout", menace le journal officiel.

Aux Etats-Unis, l’escalade de la guerre commerciale sino-américaine inquiète de plus en plus The Washington Post, qui fait état du "manque de confiance" que lui inspire l’approche de Donald Trump, qu’il soupçonne de ne pas avoir de stratégie claire à long terme face à la Chine. Inquiétude aussi de la presse américaine quant au risque d’une répression militaire à Hong-Kong, où les manifestants pro-démocratie continuent de défier Pékin - une répression qui menacerait la conclusion d’un accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis, d’après The Wall Street Journal. "Il faut dire au président chinois Xi Jinping qu’il ne doit pas envahir Hong Kong s’il souhaite parvenir à un accord sur le commerce", plaide le quotidien.

Le bras de fer entre les Etats-Unis et la Chine préoccupe aussi beaucoup la presse européenne. "La surenchère" entre les Etats-Unis et la Chine alarme le journal français La Croix, qui évoque une confrontation à la fois "économique et géopolitique", notamment dans le Pacifique, où Washington tente de consolider ses positions, face à la menace militaire grandissante de la Chine. Mais pour beaucoup de quotidiens européens, Donald Trump est toutefois le premier responsable des tensions avec Pékin – comme en témoigne le journal catalan La Vanguardia, qui l’accuse d’"aggraver les tensions avec la Chine, par ses allégations sur les manipulations du yuan".

"Trump, le choix du choc", dénonce le journal français L’Humanité, très remonté contre les objectifs présumés du président américain : "une stratégie impériale, impérialiste, qui ambitionne(rait) une domination mondiale restaurée" - aujourd’hui au détriment de la Chine, et demain, probablement, au détriment de l’Europe, selon L’Humanité.

Donald Trump, à propos duquel l’écrivaine Toni Morrison disait qu’il était "hors de question" qu’elle meure, tant qu’il serait encore au pouvoir. La première Afro-Américaine à recevoir le Prix Nobel de littérature n’aura pas eu le temps d’accomplir son vœu. Toni Morrison s’est éteinte ce lundi, à 88 ans. La presse du monde entier lui rend hommage. "Toni Morrison, tous les mots d’une colère noire" : le journal suisse Le Temps salue une écrivaine qui "a donné une visibilité littéraire à l’Amérique noire". "Beloved", aimée "pour l’éternité", écrit le journal français Libération, en référence à son roman le plus populaire. "Toni Morrison, 1931-2019", titre simplement The Guardian, au Royaume-Uni. Toni Morrison, à laquelle on laissera le mot de la fin, elle qui a écrit dans son roman intitulé "Love" : "la haine (…) consume tout, sauf elle-même. Si bien que, quel que soit votre chagrin, votre visage devient exactement le même que celui de votre ennemi"…

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