
Il reste deux places dans le dernier carré de la CAN-2019 à aller chercher. Dans un duel entre cadors, l'Algérie devra confirmer son statut de favori face à la Côte d'Ivoire. Dans l'autre match, le Petit Poucet malgache veut faire douter la Tunisie.
Qui rejoindra le Sénégal et le Nigeria dans le dernier carré de la CAN-2019 ? Réponse jeudi 11 juillet avec les deux derniers quarts de finale de la Coupe d'Afrique, opposant la Côte d'Ivoire à l'Algérie puis Madagascar à la Tunisie.
Match de gala entre deux puissances continentales
Les Fennecs d'Algérie et les Éléphants de Côte d'Ivoire traversent la compétition de deux manières diamétralement opposées. D'un côté, les Algériens écrasent tout le monde sur leur passage : le Kenya (2-0), le Sénégal (1-0), la Tanzanie (3-0) et la Guinée (3-0) en ont fait les frais. C'est la dernière équipe à ne compter que des victoires à son actif dans cette CAN.
"Favoris, pas favoris, ça ne veut rien dire", a tempéré une nouvelle fois le coach, Djamel Belmadi. "Il y a pas mal de temps qu'on dit qu'on est ici pour réaliser ce que personne ne croit peut-être. Nous, on y croit. C'est gratuit, ça ne coûte rien d'être ambitieux, même si les objectifs sont très élevés. Il se peut qu'on ne les atteigne pas, mais on fera le maximum pour ça."
En face, les Éléphants marchent au contraire sur des œufs depuis leur entrée en lice. Peu dominatrice, la Côte d'Ivoire ne brille pas mais reste dangereuse : les Aigles du Mali en savent quelque chose puisqu'il n'a fallu qu'une dizaine de minutes de relâchement pour encaisser un but envoyant les hommes d'Ibrahim Kamara en quarts de finale.
"À ce niveau-là, chaque occasion, chaque victoire est importante. Il n'y a pas de match retour, il faut gagner pour avancer. S'il faut jouer comme ça jusqu'en finale, je prends", justifie l'attaquant ivoirien Wilfried Bony.
"On est en compétition, il s'agit de jouer sept matches. On en a joué quatre, il en reste trois. Ma mission était de qualifier cette équipe, de préparer une équipe compétitive pour la CAN-2021, ce qu'on essaye de faire tant bien que mal", avance le sélectionneur Ibrahim Kamara. "Face à l'Algérie, on jouera avec nos moyens", annonce-t-il alors que son équipe pourrait compter sur le retour de son capitaine, Serge Aurier, blessé lors du match contre le Maroc.
Madagascar peut y croire
C'est la belle histoire de la CAN-2019. Depuis le début de la compétition, Madagascar fait figure de Petit Poucet. Les Barea ont dû passer par un tour préliminaire avant d'arracher lors des éliminatoires leur qualification pour la première CAN de leur histoire. Et les Zébus y ont fait bien plus que de la figuration : 1er de leur groupe après avoir battu le Burundi et le Nigeria, ils sont aussi venus à bout des Léopards de la RD Congo au bout du suspens lors d'une séance de tirs au but en huitièmes de finale.
"Même si on n’a pas été très bon dans le jeu, on est allé chercher la victoire au courage. On a réalisé quelque chose de grand, et on sait qu’on va marquer l’histoire de 'Mada'", savoure Nicolas Dupuis, le sélectionneur et grand artisan de cette épopée, interrogé par La Montagne.
L'histoire peut continuer de s'écrire face aux Aigles de Carthage, peu avenants depuis le début de la compétition et qui auront eu deux jours de moins de récupération que leurs adversaires.
"La Tunisie, c’est plus joueur, et logiquement ça nous convient mieux que le Ghana, qui est très solide, physique… Et puis, affronter une ancienne gloire du foot français comme Alain Giresse [le sélectionneur de la Tunisie, NDLR], ça serait un vrai plaisir", estime le sorcier blanc de Madagascar.
Et Alain Giresse justement a prouvé qu'il était capable du pire comme du meilleur en matière de coaching. Du meilleur à l'image de cette mesure disciplinaire contre Khazri, laissé sur le banc au début du huitième de finale contre le Ghana – officiellement pour des pépins physiques. Le Stéphanois est apparu remotivé et concentré lors de son entrée en jeu et a amené le but d'une talonnade de génie. Du pire aussi, comme quand il a préféré bétonner pour sauvegarder le 1-0 en faisant sortir son buteur et attaquant de pointe Khenissi pour faire entre un arrière central, Bedoui… coupable quelques secondes après son entrée d'un but contre-son-camp qui a condamné son équipe à d'éprouvantes prolongations.
Mais finalement du meilleur, avec ce changement de gardien à la dernière minute des prolongations pour anticiper sur la séance de penalty. Un choix payant puisque c'est Ben Mustapha qui arrête la frappe, certes pas très appuyée de Caleb Ekuban, alors que côté tunisien tout le monde a réussi son tir.
Entraîneur chevronné en Afrique, Giresse n'a toutefois pas totalement convaincu l'opinion publique tunisienne malgré cette qualification pour les quarts de finale. Malmené par les supporters et par la presse depuis l'entrée en lice de ses Aigles de Carthage, il a cette fois l'occasion d'emmener la Tunisie dans le dernier carré de la compétition depuis 2004.