
"Utilisé à bon escient", le paracétamol est un médicament sûr, affirme l'Agence du médicament. Mais pris à trop haute dose, il peut endommager le foie. L'ANSM a exigé, mardi, qu'un message d'alerte figure désormais sur les boîtes vendues en France.
Des courbatures, un mal de tête, une soirée trop arrosée la veille : les Français ont facilement recours au paracétamol, médicament extrêmement populaire, pour soigner des maux jugés bénins. Mais ils n’en connaissent pas forcément les dangers lorsqu’il est consommé à trop haute dose. C’est pourquoi l’Agence du médicament (ANSM) a demandé, mardi 9 juillet, à ce qu’ils en soient plus clairement avisés.
L’ANSM rappelle les #recommandations de bon usage du #paracétamol : « La dose la plus faible, le moins longtemps possible ».
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Paracétamol : attention "surdosage = danger". L'avertissement écrit en rouge devra désormais figurer sur les boîtes contenant ce médicament, le plus couramment prescrit et utilisé contre la fièvre et la douleur, en raison du risque de toxicité pour le foie.
Cette mesure concerne plus de 200 médicaments à base de paracétamol (Doliprane, Dafalgan, etc.) commercialisés en France, a annoncé l'ANSM.
Les laboratoires concernés ont neuf mois pour modifier les boîtes de médicaments contenant du paracétamol afin d'y faire figurer les messages d'alertes demandés par l'ANSM.
Sur les boîtes contenant uniquement du paracétamol, la mention complète sur la face avant sera "surdosage = danger" et "Dépasser la dose peut détruire le foie". Le tout encadré en rouge.
Il arrive en effet que des consommateurs dépassent la dose recommandée, et ingèrent des doses de paracétamol qui endommagent gravement leur foie. Le quotidien Le Parisien relaie ainsi le témoignage d’un jeune homme de 22 ans, qui a dû être greffé de cet organe après avoir ingéré 6 à 7 comprimés par jour pendant plusieurs mois.
???? Les conséquences de l’usage de #paracétamol peuvent être dramatiques sur le foie, mais celles-ci sont trop peu connues.
☑️ L’@ansm demande aux industriels d’apposer un message de #prévention sur les boîtes, afin de prévenir les risques lors d’usage en automédication. pic.twitter.com/3lfUxwjHy9
Le message de prévention sera assorti d'informations visant à réduire le risque de surdosage et donc d'atteinte hépatique, sur la face arrière, au verso, de la boîte : dose maximale par prise et par jour, respect du délai entre deux prises, exclusion de la prise d'un autre médicament contenant du paracétamol...
Pour les médicaments à base de paracétamol associé à une autre substance active, l'ANSM demande aux laboratoires d'apposer, également sur la face avant, la mention suivante : "surdosage = danger" et "Ne pas prendre un autre médicament contenant du paracétamol".
"Un médicament sûr et efficace"
L’instance rappelle les recommandations de bon usage, à savoir notamment prendre "la dose la plus faible, le moins longtemps possible", respecter la dose maximale quotidienne et la durée de traitement recommandée et vérifier s'il y a du paracétamol dans les autres médicaments (utilisés pour douleurs, fièvre, allergies, symptômes du rhume ou état grippal).
Pour certaines personnes (moins de 50 kilos, maladie du foie, maladie grave du rein, alcoolisme chronique...), l'avis du médecin est recommandé avant de prendre du paracétamol.
"Utilisé à bon escient, le paracétamol est un médicament sûr et efficace", assure l'Agence du médicament. Mais sa "mauvaise utilisation (...) est la 1ère cause de greffe hépatique d'origine médicamenteuse en France."
La consommation des médicaments contenant du paracétamol, seul ou associé à une autre substance active, avoisine le milliard de boîtes par an en France, selon l'agence sanitaire.
En dix ans (2006-2017), les ventes de boîtes ont augmenté de 53 %.
Avec AFP