La cheffe du gouvernement local de Hong Kong, Carrie Lam, a déclaré mardi que le projet de loi facilitant les extraditions vers la Chine continentale était "mort". Des contestataires appellent malgré cela à de nouvelles manifestations.
Le projet de loi d’extradition vers la Chine continentale est "mort", a affirmé, mardi 9 juillet, Carrie Lam, la cheffe du gouvernement local de Hong Kong. Ses propos ont toutefois été rejetés par les contestataires, qui ont promis de nouvelles manifestations jusqu'au retrait total du texte.
"Carrie Lam dit que le 'projet est mort', un nouveau mensonge ridicule destiné au peuple de Hong Kong et aux médias étrangers car le texte existe toujours au Parlement jusqu'à juillet prochain", a réagi sur Twitter Joshua Wong, visage de l'immense mouvement prodémocratie de l'automne 2014 fraîchement sorti de prison.
L'ancienne colonie britannique est plongée depuis plusieurs semaines dans une grave crise politique, avec des manifestations pacifiques monstres mais aussi des affrontements violents entre policiers et une minorité plus radicale.
La colère, partie du rejet du texte sur les extraditions désormais suspendu, s'est élargie à des exigences plus vastes de libertés démocratiques, les manifestants réclamant aussi l'arrêt de l'érosion des libertés du territoire semi-autonome.
"Cinq revendications"
"Si nos cinq revendications ne sont toujours pas entendues par Carrie Lam et son gouvernement, le Forum des droits de l'Homme civils continuera à organiser des manifestations et des rassemblements", a déclaré à la presse sa porte-parole Bonnie Leung.
Sous la pression de la rue, l'exécutif hongkongais avait suspendu le 15 juin la mise en œuvre de la loi mais les manifestations ont poursuivi leur mouvement pour demander l'abandon définitif du projet et appeler à la démission de Carrie Lam.
Dans son discours le plus conciliant à ce jour, la cheffe de l'exécutif Carrie Lam a reconnu que les tentatives de son gouvernement pour faire adopter le projet de loi avaient été un "échec total", réaffirmant que le gouvernement ne relancerait pas le processus parlementaire. Elle a en outre accepté de rencontrer les représentants des étudiants contestataires en public sans conditions préalables et reconnu que ce haut lieu de la finance internationale était confronté à des défis sans précédent.
"J'en arrive à la conclusion qu'il y a des problèmes fondamentaux, profonds, dans la société hongkongaise", a-t-elle déclaré. "Il peut s'agir de problèmes économiques, de conditions de vie, de divisions politiques au sein de la société. La première chose que nous devons faire, c'est d'identifier ces problèmes fondamentaux et trouver des solutions pour avancer".
Elle n'a cependant pas accédé à certaines exigences clés des contestataires, à commencer par le retrait pur et simple du projet sur les extraditions.
Le gouvernement avait fait savoir que le texte suspendu ne serait pas représenté au Conseil législatif (LegCo, Parlement local). Mais les manifestants ont perdu toute confiance dans l'exécutif pro-Pékin.
Avec Reuters et AFP