Le médecin de Vincent Lambert, tétraplégique depuis 2008, a annoncé mardi un nouvel arrêt des traitements. La famille se déchire sur le choix de le laisser en vie ou non. Plusieurs arrêts ont déjà été rendus par la justice.
L'arrêt des traitements de Vincent Lambert, patient tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans, reprend aujourd'hui, a annoncé, mardi 2 juillet, le médecin du CHU de Reims à la famille, a-t-on appris de sources concordantes.
"Le cours de la procédure d'arrêt des traitements", à laquelle la Cour de cassation avait ouvert la voie vendredi, "sera poursuivi à partir de ce jour", a déclaré par courriel le docteur Vincent Sanchez à chacun des membres de la famille de Vincent Lambert.
Dans ce message envoyé à la mi-journée et dont l'AFP a eu connaissance, le médecin en appelle "à la responsabilité de chacun" afin que "l'accompagnement de M. Vincent Lambert soit le plus paisible, intime et personnel possible".
"Appel au secours" de sa mère devant l'ONU
Le 28 juin, la Cour de cassation avait ouvert la voie à un nouvel arrêt de l'alimentation et de l'hydratation maintenant en vie Vincent Lambert, "point final" de cette affaire selon l'avocat de son épouse, qui se bat pour qu'il puisse mourir.
La haute juridiction a cassé la décision de la cour d'appel de Paris qui, le 20 mai, lors d'un énième coup de théâtre dans cette affaire devenue le symbole de la fin de vie en France, avait ordonné la reprise des traitements, interrompue le jour même, de cet ancien infirmier de 42 ans, victime d'un accident de la route en 2008.
"J'espère que ce sera l'épilogue", a déclaré mardi à l'AFP Marie-Geneviève Lambert, sœur de Vincent et favorable à l'arrêt des traitements. "Je suis rassurée que le médecin n'ait pas craqué et ne se soit pas senti menacé par les promesses de procès", a-t-elle déclaré en redoutant toutefois que le processus ne se fasse "pas dans la plus grande sérénité".
La mère de Vincent Lambert avait pris la parole lundi devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, à Genève. Celle-ci souhaitait lancer "un appel au secours" alors que la Cour de cassation française venait d'ouvrir la voie à un nouvel arrêt de son maintien en vie, décision que le Premier ministre Édouard Philippe a appelé à respecter.
"Je vous adresse aujourd'hui un appel au secours. Sans votre intervention, mon fils Vincent Lambert sera euthanasié par un médecin en raison de son handicap cérébral", a déclaré Viviane Lambert, devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.
Avec AFP