A la Une de la presse, ce mercredi 26 juin, l’émotion provoquée par la photo d’un migrant salvadorien et sa fille morts noyés, lundi, en tentant de traverser la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis à la nage. L’appel à l’aide des migrants secourus en Méditerranée le 12 juin dernier par l’ONG Sea Watch. La vague de chaleur en Europe. Et les lacunes de la politique de lutte contre le réchauffement climatique, en France.
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A la Une de la presse, ce matin, une photo symbolique de la crise migratoire à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, les corps d’un migrant salvadorien et de sa fille, morts noyés en tentant de traverser le Rio Grande (appelé Rio Bravo au Mexique).
Cette photo, prise lundi par la journaliste mexicaine Julia Le Duc, fait la Une d’El Mundo. D’après le quotidien espagnol, cet homme et cette enfant sont Oscar Alberto Ramirez, 25 ans, et sa fille Valeria, 23 mois. Tous deux gisent dans l’eau, face contre terre, les bras de l’enfant entourant encore le cou de son père. Le journal rapporte que la presse mexicaine compare cette photo à celle du petit Aylan Kurdi, ce petit syrien de trois ans retrouvé mort sur une plage turque en 2015. Les quotidiens mexicains affirment que Martinez Ramirez était arrivé dimanche à la frontière mexicaine, avec sa femme et sa fille, dans l’espoir d’obtenir le statut de réfugié aux Etats-Unis, et que lorsqu’il a compris qu’il lui faudrait attendre plusieurs semaines pour entamer les démarches, il a alors décidé de traverser illégalement la frontière à la nage. Cette histoire, comme il en existe tant d’autres, indigne le journal Ara. «L’autre frontière de la honte», dénonce ce matin le quotidien catalan, qui demande la mise en place d’une action humanitaire d’urgence à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.
Indignation, également, de la presse américaine. The New York Times évoque «une image poignante des voyages périlleux entrepris par les centaines de milliers de migrants qui tentent d’entrer aux Etats-Unis», une photo qui illustre «les conséquences tragiques de ces périples, et pourtant souvent oubliées du débat bruyant et corrosif sur la politique migratoire». Un débat dont le journal rappelle qu’il a été au cœur de la première campagne pour la présidentielle de Donald Trump, dont l’Administration a ensuite «cherché à criminaliser les entrées illégales aux Etats-Unis, séparant les parents de leurs enfants et réduisant drastiquement la possibilité pour les migrants d’obtenir l’asile aux Etats-Unis». Alors qu’une ONG a révélé la semaine dernière les conditions de vie sordides de 300 jeunes migrants dans un centre de détention du Texas, le président américain a annoncé hier un remaniement à la tête de la police aux frontières et demandé au Congrès le déblocage en urgence de 4,5 milliards de dollars d'aide humanitaire – sans toutefois sembler vouloir changer de cap, d’après The Washington Post, qui rapporte qu’une centaine d’enfants, évacués quelques jours du centre de détention texan, y ont finalement été renvoyés, faute de place ailleurs.
La crise migratoire, c’est aussi aux portes de l’Europe. Depuis 14 jours, 42 migrants sont toujours coincés en mer, parce que l’Italie refuse de les laisser débarquer sur son sol. Depuis leur sauvetage au large de la Libye, le 12 juin dernier par l’ONG allemande Sea Watch, ces migrants attendent toujours un port d’accueil. Parmi eux, Hermann, originaire de Cote d’Ivoire, a lancé un appel à l’aide, diffusé sur le site du journal italien La Stampa. «Nous ne pouvons plus tenir, nous sommes comme dans une prison, parce que nous sommes privés de tout. Aidez-nous, pensez à nous», demande-t-il.
La presse italienne revient aussi ce matin sur la canicule qui touche une partie de l’Europe. «L’Europe bout à 40 degrés», annonce La Republicca, qui publie une carte météo montrant la vague de chaleur s’étendant sur la quasi-totalité du continent, avec des températures particulièrement élevées en Italie et en Espagne, où les températures pourraient atteindre les 45 degrés, vendredi. The Independent, au Royaume-Uni, semble se réjouir, lui, de voir les capitales européennes enfin ensoleillées. «La ville du soleil», titre le journal, avec une belle photo prise à Paris, où certains ont sorti les maillots de bain, pour se rafraîchir au pied de la Tour Eiffel.
Alors que les scientifiques associent les vagues de chaleur au réchauffement planétaire, en France, le Haut conseil pour le climat a remis hier un premier rapport critique sur l’action du gouvernement. D’après les experts, cités par Les Echos, la France n’aurait toujours pas suffisamment réduit ses émissions de gaz à effet de serre – une lacune qui devrait pousser le président Macron «à en faire plus pour le climat».
A la rubrique environnement, toujours, Le Figaro rapporte qu’un tribunal français a donné raison, hier, à une mère et sa fille qui avaient assigné l’Etat pour sa politique de lutte contre la pollution de l’air - une première. Les deux femmes ont poursuivi l’Etat pour «carence fautive», affirmant souffrir de problèmes respiratoires dus à la mauvaise qualité de l’air. «Après 20 ans de combat, les victimes ne doivent plus avoir peur d’aller devant les tribunaux. Nous demandons désormais à l’État de ne plus protéger les lobbies mais de protéger les victimes», a réagi le vice-président de l’ONG Écologie sans frontières.
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