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La Maison Blanche redonne de l'espoir à Wall Street

Rassuré par le fait que la Maison Blanche puisse empêcher l'effondrement du secteur automobile en se servant dans les 700 milliards de dollars du plan de sauvetage des banques, Wall Street a fermé en hausse vendredi soir.

Retrouvez le reportage de Ségolène Allemandou, envoyée spéciale à Detroit : "Toucher ses allocations chômage, un parcours du combattant", en cliquant ici.

Reuters - Les valeurs américaines ont terminé en hausse vendredi au terme d'une séance indécise, les marchés voulant encore espérer un sauvetage du secteur automobile.

L'indice Dow Jones a gagné 0,75% ou 64,59 points à 8.629,68 points, le Standard & Poor's 500 0,7% ou 6,14 points à 879,73 points et le composite du Nasdaq 2,18% ou 32,84 points à 1.540,72 points.

Sur la semaine, le Dow a reculé de 0,1%, le S&P a gagné 0,4% et le Nasdaq 2,1%.

"La question fait toujours débat, notamment parce que le gouvernement Bush était ouvertement opposé à l'utilisation des fonds Tarp pour autre chose que le sauvetage du secteur financier. Aussi cela a été une surprise qu'il veuille l'envisager", a commenté Hugh Johnson, responsable des l'investissement chez Johnson Illington Advisors.

"Cela dit que la question n'a pas été résolue et les marchés vont rester vulnérables aux mouvements sur les constructeurs automobiles".

Les marchés avaient ouvert en net recul après le rejet par le Sénat du plan visant à sauver l'automobile, un secteur clé de l'économie. Les investisseurs ont ensuite repris espoir, la Maison blanche ayant fait savoir qu'elle envisageait désormais de puiser dans les 700 milliards de dollars du plan de sauvetage des banques pour empêcher un effondrement de l'ensemble du secteur.

Face à l'incertitude, les deux constructeurs cotés ont réagi différemment. Ford a fini en hausse de 4,83% à 3,04 dollars, tandis que General Motors reculait de 4,37% à 3,94 dollars. GM prévoit une baisse de 60% de sa production en Amérique du Nord au premier trimestre par rapport à l'an dernier pour répondre à la chute de la demande.

Les équipementiers plutôt en baisse

Les actions des équipementiers automobiles ont également connu une situation contrastée. Visteon a bondit de 9,52% à 46 cents mais American Axle & Manufacturing a plongé de 14,56% à 2,23 dollars.

Lear a perdu 2,59% à 1,88 dollar alors que le groupe a retiré ses prévisions pour 2008 en mettant en avant l'incertitude qui règne dans le secteur. BorgWarner a perdu 5,54% à 21,14 dollars et Johnson Controls 2,41% à 18,22 dollars.

GM, Ford et Chrysler emploient près de 250.000 personnes directement et 100.000 dépendent de leurs survie chez les sous-traitants et les équipementiers. A Detroit, on craint que la faillite d'un des trois groupes n'entraîne celle des deux autres.

Sur le Nasdaq, certaines technologiques ont été particulièrement recherchées. Apple a fini sur un gain de 3,44% à 98,27 dollars, tandis qu'Intel s'adjugeait 5,28% à 14,75 dollars.

Le groupe industriel diversifié United Technologies a gagné 3,7% à 48,82 dollars au lendemain de commentaires jugés rassurants sur ces perspectives.

Du côté des baisses, Boeing a perdu 2,7% à 39,20 dollars. Le constructeur aéronautique a annoncé jeudi un nouveau retard pour son 787 Dreamliner. L'inculpation de Bernard Madoff, un ancien président du Nasdaq et l'une des figures de Wall Street, pour une fraude qui pourrait être l'une des plus importantes jamais perpétrées, a pesé sur la tendance.

Depuis le début de l'année, le S&P a perdu 40%, mais, depuis son point bas de 11 ans touché le 21 novembre, l'indice de référence des gérants de fonds a regagné près de 19%.

Le fondateur de Bernard L. Madoff Investment Securities, maison créée en 1960, gérait aussi un fonds spéculatif qui, affirme le parquet, a accumulé 50 milliards de dollars de pertes frauduleuses suivant un "montage Ponzi" en oeuvre depuis au moins 2005 par lequel les investisseurs arrivés en premier sont rémunérés avec l'argent versé par les investisseurs les plus récents.