La justice française a procédé à la mise en examen de deux personnes, soupçonnées d'être impliqués dans une affaire de match arrangé en Algérie. L'enquête vise notamment l'ES Sétif, un club majeur du football algérien.
Deux personnes ont été mises en examen, mercredi 15 mai, pour des soupçons de match arrangé en Algérie impliquant l'un des plus grands clubs du pays, l'ES Sétif, a annoncé la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy (est de la France), chargée de l'enquête.
Les deux hommes, âgés de 20 et 30 ans, ont été placés sous contrôle judiciaire, a indiqué le vice-procureur de la Jirs, Vincent Légaut. Ils avaient été interpellés mardi par le service central des courses et jeux (SCCJ), puis placés en garde à vue pour "escroquerie en bande organisée".
Trois autres suspects avaient été interpellés et "plusieurs personnes entendues" en audition libre, a souligné Vincent Légaut, sans en préciser le nombre. Tous ont été relâchés en raison de charges insuffisantes à leur encontre, a-t-il ajouté. Une source proche du dossier avait affirmé mardi que sept personnes étaient entendues dans cette affaire.
Trois pénaltys
Lors d'un match entre le DRB Tadjenanet et l'ES Sétif, le 12 mai 2018, un opérateur avait signalé "de nombreux paris atypiques passés sur un score exact avec des mises importantes par rapport aux mises habituelles", a expliqué M. Légaut. Ces "paris atypiques" avaient aussi été repérés par le système de surveillance de l'Autorité de régulation des jeux en lignes (Arjel).
La rencontre s'était soldée par un victoire 3-2 du DRB Tadjenanet contre l'ES Sétif. Sur les cinq buts, trois avaient été inscrits sur pénalty.
"Les sommes pariées ne sont pas astronomiques, mais sur le score exact, la cote est à 40 contre un et les gains se chiffrent rapidement à des dizaines de milliers d'euros", avait expliqué mardi une source proche du dossier. Un certain nombre de paris ayant été passés dans la région de Metz (est), la Jirs de Nancy avait été saisie.
Procédure similaire après un match tunisien, en avril
"On ne connaît pas le mode opératoire, ni le lien entre les faits de corruption, qui ont lieu en Algérie, et les paris passés en France", a observé le magistrat.
En 2018, la BBC avait diffusé une enquête avec des témoins anonymes décrivant la corruption comme un phénomène répandu dans le football algérien. Une autre enquête judiciaire a été ouverte en France pour des paris suspects dans les Alpes-Maritimes sur une rencontre de première division tunisienne entre Ben Guerdane et Métlaoui (1-0, 7 avril).
Dans ce dossier, c'est le montant des paris pris dans des points de vente de la même zone, plus de 35 000 euros, qui avait conduit la Française des jeux à suspendre les paris et à alerter les autorités.
Avec AFP