A la Une la presse, ce mercredi 15 mai, «L’appel de Christchurch» contre les contenus violents et extrémistes sur Internet. L’attaque de drones contre deux stations de pompage saoudiennes mardi, revendiquée par les houthis du Yémen voisin. Et le cri du cœur de ceux qui ne regardent pas la série ultra-populaire «Game of Thrones».
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A la Une de la presse, l’attaque de drones, hier, contre deux stations de pompage de pétrole saoudiennes, à l’ouest de Riyad, une attaque revendiquée par les rebelles houthis du Yémen.
Ces derniers ont présenté l’«opération» comme «une réponse à l'agression persistante et au blocus» saoudiens contre le Yémen, en se disant «prêts à mener des frappes encore plus dures». «Notre objectif est de répondre aux crimes commis tous les jours contre le peuple yéménite», a déclaré le porte-parole des rebelles, que le ministre de l’Energie saoudien accuse, lui, de s’être livrés à «un acte lâche et terroriste», selon Arab News. Le journal saoudien fait état, également, de la «condamnation» du secrétaire-général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, qui a présenté l’attaque comme «une menace sérieuse pour la sécurité régionale et internationale, et pour l’économie globale». «Attaque contre l’oléoduc saoudien, l’étincelle de trop?». Au Liban, L’Orient le Jour s’inquiète de ce que cette nouvelle attaque pousse «un peu plus la région du Golfe vers une escalade militaire entre les Américains et leurs alliés, et les Iraniens et leurs supplétifs, même si les deux parties disent ne pas vouloir entrer en guerre». Le journal fait part de ses «doutes sur la capacité des houthis à mener une telle opération sans l’aide d’un État allié», à savoir l’Iran, également pointé du doigt par une enquête préliminaire de l’armée américaine, qui l’accuse d’être responsable du sabotage, dimanche, de quatre pétroliers, dont deux saoudiens, dans le détroit d’Ormuz.
Les États-Unis ont quant à eux envoyé, la semaine dernière, leur porte-avions USS Abraham Lincoln ; pour répondre à une «menace crédible» de Téhéran, selon le Pentagone. Face à la montée des tensions dans le golfe persique, l’Espagne annonce, elle, que la frégate Mendez Nunez, ne franchira pas le détroit d'Ormuz aux côtés du porte-avions américain, qu'elle accompagne depuis deux ans. Une décision que La Razon attribue au manque de «confiance» du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez envers Donald Trump, et à la volonté de Madrid de ne pas se laisser entraîner dans un éventuel conflit.
A la Une également, l’appel, lancé aujourd’hui, par la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, et le président français, Emmanuel Macron contre les contenus violents et haineux sur Internet. Intitulé «appel de Christchurch», du nom de cette ville néo-zélandaise où un suprémaciste australien a tué 51 musulmans, en mars dernier, ce message sera exposé devant les patrons des entreprises numériques présents au sommet «Tech for Good», aujourd’hui à Paris. Dans un entretien au Monde, Jacinda Ardern dit qu’elle va demander aux géants du numérique d’adopter un «code de bonne conduite» pour éviter la propagation des contenus promouvant le terrorisme et l’extrémisme violent. «En politique, déclare-t-elle aussi, il faut refléter les valeurs que l’on veut inculquer à nos enfants. Mais quand un homme ou une femme politique fait preuve de calme et de générosité, on veut parfois y voir une faille. Je crois (…) que l’on peut être compatissant mais fort, dans l’empathie mais résolu». «L’appel de Christchurch» restera-t-il un vœu pieux?, se demande toutefois le dessinateur Body, dont l’illustration, publiée par The New Zealand Herald, doute qu’il soit possible de «policer» les réseaux sociaux. Si c’était le cas, alors le dragon de la série Game of Thrones pourrait réduire en cendres les internautes qui s’amusent à divulguer le contenu des épisodes…
La presse française revient aussi largement sur les élections européennes – ce sera le 26 mai en France. La Croix fait état d’un sondage indiquant que près de deux tiers des Français se disent intéressés par ces élections, malgré leur mauvaise connaissance des candidats et des institutions européennes. Ce sondage place le Rassemblement national en tête des intentions de vote, à 23%, contre 20% pour La République en Marche.
La campagne pour les européennes donne lieu à deux polémiques, en France. La première, autour de Marine Le Pen, qui s’est fait prendre hier en photo en Estonie avec un militant néo-nazi du parti d’extrême-droite local Ekre. Un cliché sur lequel tous deux font un signe familier des suprémacistes blancs, dont la patronne du RN a dit ignorer la signification, selon le Huffington Post. Et polémique, aussi, du côté des socialistes, dont la tête de liste, Raphaël Glücksmann, s’est attiré les foudres de 23 anciens ministres PS, pour avoir déclaré, une nouvelle fois, que «la France (avait) armé, soutenu financièrement et politiquement les génocidaires» au Rwanda, en 1994, alors que «François Mitterrand était président de la République».
On ne se quitte pas là-dessus. Jetons enfin un cil à 20 minutes, sur le lancement, hier, du 72ème festival de Cannes. A l’honneur, l’équipe du film projeté hier, «The Dead don’t die», de Jim Jarmusch. «Cannes, c’est mortel!», titre du coup le journal gratuit. «Cannes, la cité de la peur», annonce Le Figaro – en référence, aussi, au film parodique des Nuls sur le festival de Cannes, sorti dans les salles il y a 25 ans maintenant. Un film mythique que les moins de 20 ans ne connaissent peut-être pas, contrairement à l’ultra-populaire série «Game of Thrones». Pas un jour ne passe sans qu’il en soit question dans les médias. Un matraquage qui donne lieu à ce cri du cœur d’un journaliste du Guardian: «Je ne regarde pas Game of thrones, et ça me rend beaucoup plus intéressant que vous». Et pourquoi donc, me demanderez-vous? Parce que ne pas aimer quelque chose d’extrêmement populaire, prouverait en soi qu’on est très intéressant et très intelligent, selon l’auteur de cette tribune. Parce que lorsque «trop de gens aiment quelque chose, c’est la preuve que quelque chose ne va pas chez eux». Un peu snob, diront certains, en tout cas totalement ironique. Je partage…
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