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Une semaine après le soulèvement raté auquel avait appelé Juan Guaido, au Venezuela, l'Assemblée constituante a annoncé, mardi, que sept députés de l'opposition vénézuélienne feront l'objet de poursuites pénales pour leur soutien.

Le pouvoir vénézuélien se lance sur le terrain judiciaire. Sept députés de l'opposition vont faire l'objet de poursuites pénales pour leur soutien à Juan Guaido, une semaine après la tentative de soulèvement ratée de ce dernier contre le président Nicolas Maduro.

En début de soirée, mardi 7 mai, la Constituante, l'une des deux assemblées au Venezuela, uniquement composée de fidèles de Nicolas Maduro, a décidé de défaire de leur immunité six députés : Henry Ramos Allup, Luis Florido, Marianela Magallanes, Simon Calzadilla, Amerigo De Grazia et Richard Blanco. A ces six noms s'est ajouté celui d'Edgar Zambrano, contre lequel la Cour suprême avait déjà décidé que des poursuites seraient engagées la semaine dernière.

"Que chacun assume ses responsabilités. Nous assumons la nôtre aujourd'hui en ouvrant la voie aux poursuites contre ceux qui ont activement participé" au soulèvement raté de mardi, a lancé Diosdado Cabello, le président de la Constituante.

Dans la journée, la Cour suprême, que l'opposition accuse d'être pieds et poings liés au pouvoir chaviste, avait d'abord ordonné que six d'entre eux soient poursuivis pour "haute trahison" et "conspiration", entre autres chefs. Elle a ensuite remis leurs dossiers au parquet général pour instruction et à l'Assemblée constituante pour qu'elle examine la levée de leur immunité parlementaire.

Juan Guaido, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, dont les États-Unis, a réagi à cette décision lors d'une séance de l'Assemblée nationale qu'il préside et qui est dominée par l'opposition. "La seule réponse de ce régime c'est de poursuivre. Il ne gouverne plus, car il n'a plus les commandes", a-t-il lancé. La Constituante avait déjà levé l'immunité de Juan Guaido en avril, considérant qu'il "usurpe" la fonction présidentielle.

Levée des sanctions américaines contre un général vénézuélien

Washington a de son côté levé l'ensemble des sanctions qui pesaient sur l'ancien chef des services de renseignement du Venezuela (Sebin) Manuel Christopher Figuera, devenu opposant au président Nicolas Maduro.

Nicolas Maduro a accusé Figuera, dont on ne connaît pas le lieu de résidence actuel, d'avoir comploté et contribué à la tentative de soulèvement de l'opposition en libérant l'une de ses figures, Leopoldo Lopez, qui était assigné à résidence.

"Nous espérons que la mesure prise par notre nation aujourd'hui va encourager d'autres à suivre l'exemple du général Christopher Figuera et des membres de l'armée" qui se sont aussi détournés de Maduro, a déclaré le vice-président des États-Unis, Mike Pence.

Washington a placé sur "liste noire" plus de 150 individus et entités liés au régime de Maduro. D'après un haut représentant de l'administration américaine, s'exprimant à Reuters sous couvert d'anonymat, les États-Unis se préparent par ailleurs à imposer des sanctions contre 25 juges supplémentaires de la Cour suprême vénézuélienne.

Avec AFP et Reuters