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Les Soudanais restent mobilisés devant le QG de l'armée pour exiger un pouvoir civil

Alors que des milliers de Soudanais se sont à nouveau rassemblés vendredi devant le QG de l'armée, les chefs de la contestation ont annoncé la formation prochaine d'une autorité civile pour diriger le pays.

Les chefs de la contestation au Soudan ont annoncé vendredi 19 avril la formation prochaine d'une autorité civile chargée des affaires du pays, pour accroître la pression sur les militaires qui ont refusé jusque-là de transférer le pouvoir.

Sur le terrain, des milliers de Soudanais sont toujours rassemblés devant le QG de l'armée, dans le centre de la capitale Khartoum, pour le 14e jour consécutif.

Les manifestants se sont organisés pour que la place reste occupée 24 heures sur 24. Ils y ont également célébré la prière du vendredi, avec un prêche portant des messages politiques.

"La personne à la tête du gouvernement de transition devrait être qualifiée et n'appartenir à aucun parti, c'est la condition pour que le peuple entier soit satisfait de ce gouvernement et pour qu'une élection puisse avoir lieu", a détaillé l'imam, cheikh Mahran Mahir, interrogé par France 24.

Il y a quatre mois jour pour jour, un mouvement populaire a commencé au Soudan pour protester au départ contre le triplement du prix du pain dans un pays à l'économie exsangue. Il s'est rapidement transformé en contestation contre le président Omar el-Béchir, qui a finalement été destitué le 11 avril par l'armée, après quasiment trois décennies au pouvoir.

Depuis son renversement, un Conseil militaire de transition, aujourd'hui dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhane, a pris le pouvoir et résisté aux appels des manifestants à le transférer à une administration civile.

Déterminée à maintenir la pression, l'Association des professionnels soudanais (SPA), groupe en première ligne de la contestation, a annoncé vendredi que "les noms des membres d'un Conseil civil chargé des affaires du pays seront annoncés lors d'une conférence de presse dimanche" devant le QG de l'armée.

"Nous réclamons que ce Conseil civil, qui comprendra des représentants de l'armée, remplace le Conseil militaire", a déclaré à l'AFP Ahmed al-Rabia, un des leaders de la SPA.

L'armée n'a pas réagi dans l'immédiat à cette annonce.