
À moins de deux mois des élections européennes, France 24 a lancé un "Bus de l’Europe" pour sillonner dix pays européens. Quatre reporters embarqués vont à la rencontre des électeurs. Deuxième escale : la Slovénie, avec Ljubljana et Maribor.
Une publication partagée par Karina Chabour (@karinachabourf24) le 8 Avril 2019 à 10 :21 PDT
Pour Sara, 38 ans, qui habite Ljubljana, la capitale slovène, l'Europe "doit penser à notre bien-être et doit être menée par des politiques qui pensent au bien commun". Consciente que ses aspirations sont loin de la réalité, la Slovène de 38 ans n'ira pas voter votera pas le 26 mai. Les élections européennes ont du mal à mobiliser : en 2014, le pays affichait un des plus bas taux de participation avec environ 24,5 %*. En cause, le faible poids de leurs 8 députés face aux 705 que compte le Parlement.
Une publication partagée par Anaïs Guérard (@anacocto) le 8 Avril 2019 à 6 :16 PDT
Pourtant, ces élections feront figure de test majeur pour la Slovénie. Le nationalisme est-il en train de gagner ce petit pays de l'Europe centrale pro-européen ? La question se pose depuis la percée du Parti démocratique slovène (SDS), anti-immigration, aux législatives de juin 2018. Certains observateurs évoquent même un rapprochement avec le groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) qui défend une politique restrictive en matière d'immigration. Arrivée en tête avec 25 % des sièges, la formation de droite n’a toutefois pas réussi à constituer de coalition, déboutée par plusieurs partis peu inspirés par le leader du SDS Janez Jansa, proche du Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, et sa rhétorique populiste. C’est finalement Marjan Sarec, ancien comique et maire de Kamnik (à quelques kilomètres de Ljubljana) arrivé en deuxième place (avec 13 sièges) qui a été investi Premier ministre à la tête d’une coalition de centre-gauche.
Marjan Sarec populaire
Reste que le SDS, toujours déterminé à dominer le paysage politique slovène, voit dans ce scrutin européen du 26 mai une nouvelle chance d’influencer la politique locale. Pour remobiliser l’électorat de ce pays situé sur l'ancienne "Route des Balkans", Janez Jansa fait peser la menace d'une invasion migratoire.
Face à lui, la liste de Marjan Sarec (LMS) surfe sur la popularité de son leader et nouveau Premier ministre, dont le gouvernement a accepté de vendre 75 % de la plus grande banque publique slovène pour ramener le déficit budgétaire dans les limites fixées par la Commission européenne. Plébiscitée dans les sondages, LMS pourrait faire son entrée au Parlement européen et renforcer son groupe, L'Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE) – présidée par le Belge Guy Verhofstadt.
Mais cette course en tête dans les études d’opinion pourrait ne pas durer. La coalition de centre-gauche, qui présente des candidats inconnus du grand public, mène une campagne plus fade que le SDS.
Une publication partagée par Clovis Casali (@clovis_casali) le 9 Avril 2019 à 5 :06 PDT
Nombre d’habitants : 2, 07 millions
Nombre de votants : 1 710 856
Nombre de députés à élire : 8 (comme en 2014)
Entrée dans l’Union européenne : 2004
Membre de la zone euro : 2007
Majorité actuelle au gouvernement : une coalition de cinq partis centristes et de centre gauche portée par la liste de Marjan Sarec.
Mode de scrutin : Les eurodéputés slovènes sont élus au scrutin proportionnel, et les sièges sont répartis entre les listes ayant dépassé 4 % des suffrages exprimés.
Sources : *Eurostat et **Fondation Robert Schuman