
À la Une de la presse, ce jeudi 28 mars : le vote, hier soir, des députés de la Chambre des communes britannique, qui ont rejeté les huit solutions alternatives qu’ils avaient eux-mêmes proposées au Brexit de Theresa May. Un navire détourné par des migrants en Méditerranée. Et une jeune femme chanceuse.
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À la Une de la presse britannique, le vote, hier soir, des députés de la Chambre des Communes, qui ont rejeté les huit solutions alternatives qu’ils avaient eux-mêmes proposées au Brexit de Theresa May.
Ils ont dit non, entre autres, à une sortie de l’UE sans accord, non à une union douanière avec l'Union européenne et non, non plus, à renoncer au Brexit, au cas où aucun accord ne serait approuvé. Non, non, non et encore non, huit fois «non», titre The Guardian, qui rappelle que les votes des députés ne sont toutefois pas contraignants pour le gouvernement et que Theresa May, dont le projet de Brexit a déjà rejeté par deux fois par les parlementaires, a déjà fait savoir qu'elle mettrait son veto à tout vote remettant en cause la sortie du Royaume-Uni du marché unique et de l'union douanière européenne. Face à cette impasse, la Première ministre britannique propose de démissionner, en échange d’un vote enfin favorable sur son projet de Brexit. «Soutenez-moi, puis virez-moi», résume The I, qui envisage plusieurs scénarios pour la suite : la tenue rapide d’élections, un rallongement du délai pour reporter le Brexit ou encore un second référendum, dont la perspective séduirait de plus en plus de députés. Cela ne vous semble pas vraiment plus clair ? La seule chose qui le soit à peu près ce matin, c’est que Theresa May «promet de démissionner». The Times annonce que le vote pourrait avoir lieu demain et qu’une longue bataille pour la direction des conservateurs risque ensuite de s’engager.
Theresa May compte encore, malgré tout, quelques partisans. Dans la liste toujours plus courte de ceux qui lui offrent encore leur soutien indéfectible, il y a The Daily Express, qui se demande ce que la Première ministre pourrait bien «faire de plus». «La nuit dernière, Theresa May a proposé de sacrifier son poste dans une tentative courageuse pour sortir de l’impasse sur le Brexit. Mais son geste désintéressé s’est heurté à une série de votes chaotiques des députés, incapables de proposer une alternative», accuse le tabloïd. Une sollicitude partagée par The Daily Mail, angoissé à l’idée que Theresa May puisse s’être «sacrifiée en vain». Le tabloïd dénonce la façon dont le vote des députés aurait tourné à la «farce».
Theresa May et les députés sont renvoyés dos à dos par les dessinateurs de presse britanniques. Peter Brookes ironise sur la volonté affichée par les parlementaires de «reprendre le contrôle du Brexit». Tout le monde veut prendre le volant de la voiture en même temps, et le résultat, évidemment, c’est l’accident. Mais où va le Royaume-Uni ? Réponse de Bob Moran : nulle part, le pays est totalement déboussolé. «Vous étiez ici, à l’endroit du Brexit, et maintenant, vous êtes perdu», indique une carte du Royaume-Uni. Tout le monde en prend pour son grade, mais la cible préférée des dessinateurs de presse britanniques reste incontestablement Theresa May, représentée en sandwich-dromadaire par Steve Bell - un sandwich passablement indigeste. À chacun de l’assaisonner selon son choix. «Choisissez la meilleur option pour votre santé», propose la légende : «extra-shit» ou «shit-free». Je n’ose vous le traduire. Trois dessins trouvés sur Twitter.
Ce qui est en train de se passer au Royaume-Uni est évidemment scruté à la loupe par la presse européenne. Dans le dessin de Willem pour le journal français Libération, la Première ministre se noie, et son projet de Brexit avec elle. «May offre sa démission et renonce à diriger un éventuel second round de négociations avec l’UE», annonce le journal catalan La Vanguardia, qui affirme que le parlement britannique «fait le pari de retarder le Brexit». Enfin en Allemagne, Der Tagesspiegel s’interroge sur la nature du «grand art du Brexit». «Est-ce une comédie ou une tragédie?», se demande le quotidien.
C’est, sans nul doute, une tragédie quotidienne. Chaque jour, des migrants tentent de traverser la Méditerranée au péril de leur vie. Encore 108 d’entre eux ont été recueillis, mardi, par un pétrolier turc. D’après Il Manifesto, ces rescapés ont décidé de détourner le navire, en apprenant qu’ils retournaient en Libye. Le journal italien rapporte que ces passagers ont obligé le commandant de bord à changer de cap, et à faire demi-tour. Au moment où nous écrivons ces lignes, il serait sur le point d’entrer dans les eaux territoriales de Malte. Il Manifesto rapporte la réaction du ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, qui a réagi en déclarant que ces rescapés n’étaient pas «des migrants en détresse (mais)des pirates » et qu’«ils ne verront l'Italie qu'à la jumelle». Le patron de la Ligue d'extrême droite a fait savoir que le bateau ne serait pas autorisé à pénétrer dans les eaux italiennes s'il choisissait de faire route vers l'île de Lampedusa ou la Sicile.
On ne se quitte pas là-dessus. Parce que la presse britannique fait aussi état de quelques jolies nouvelles, je vous propose de jeter un cil au Telegraph, qui rapporte qu’une Bangladaise a fait tomber de leur chaise ses médecins, puisqu’après avoir donné naissance à des jumeaux, cette jeune femme a aussi donné la vie, 26 jours seulement après, à un petit garçon en parfaite santé. Les médecins n’avaient pas détecté qu’elle avait non pas un mais deux utérus.
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