La justice japonaise a rejeté mardi un appel du parquet contre la libération sous caution de Carlos Ghosn, détenu depuis le 19 novembre pour des accusations de malversations financières, ouvrant la voie à sa sortie de prison.
Carlos Ghosn pourra bien être libéré sous caution. Alors que la troisième demande de mise en liberté sous caution de l'ex-PDG de Renault et Nissan avait été acceptée, mardi 5 mars, le bureau des procureurs avait décidé de faire appel de cette décision. Cependant, la justice a finalement rejeté cet appel. Carlos Ghosn devrait pouvoir sortir de prison dès mercredi 6 mars.
La libération de l'homme d'affaires détenu depuis le 19 novembre 2018, était assujettie au paiement d'une caution d'un milliard de yens (7,9 millions d'euros environ). Carlos Ghosn avait également interdiction de quitter le Japon, avait déclaré le tribunal de Tokyo, précisant que des mesures visant à l'empêcher de falsifier des preuves avaient également été instaurées.
Carlos Ghosn défendu par un avocat renommé au Japon
Selon l'agence de presse Kyodo, l'architecte de l'alliance Renault-Nissan devait notamment être placé sous vidéosurveillance à son domicile. Le nouvel avocat de Ghosn, Junichiro Hironaka, avait déclaré que son client était prêt à se soumettre à de sévères restrictions, dont la vidéosurveillance et la surveillance de ses communications, dans le but d'obtenir sa libération sous caution.
Sa précédente offre d'engager des agents de sécurité et de porter un bracelet de surveillance de la cheville n'avait pas convaincu les juges, qui avaient évoqué un risque de falsification des preuves.
Ce nouvel avocat, surnommé "le rasoir" pour sa défense affûtée et victorieuse d'affaires très médiatisées, soutient notamment que les allégations retenues par la justice contre son client auraient dû être traitées et réglées comme une affaire interne à Nissan.
Carlos Ghosn a été mis en examen pour abus de confiance aggravé et pour avoir minimisé ses revenus chez Nissan pendant près de dix ans, jusqu'en 2018. Il nie les faits qui lui sont reprochés.
La famille de Carlos Ghosn a annoncé lundi avoir saisi les instances de l'ONU chargées de veiller au respect des droits fondamentaux, s'inquiétant notamment de voir l'ancien président de Nissan ne pas bénéficier des conditions d'un procès équitable.
Avec Reuters et AFP