logo

Les premières projections sur la future composition du Parlement européen publiées lundi montrent qu’en dépit d’une forte progression, les partis europhobes sont loin de prétendre à la majorité à Bruxelles.

Il ne s’agit bien évidemment que de sondages réalisés plus de trois mois avant les élections européennes, mais c’est un enseignement : les europhobes devraient progresser lors du prochain scrutin européen fin mai, mais les grandes familles pro-Union européenne resteraient majoritaires, selon des premières projections sur la future composition du Parlement européen publiées lundi par cette même institution à partir d'une compilation de sondages.

Les deux grandes familles politiques de l'hémicycle européen, le PPE (droite) et les sociaux-démocrates perdraient respectivement 34 et 51 sièges. Elles resteraient toutefois les deux principaux groupes avec 183 et 135 sièges, dans un Parlement rétréci en raison du Brexit avec 705 sièges prévus au lieu de 751 aujourd'hui.

A quoi ressemblera l'hémicycle du Parlement européen après les #ElectionsUE19 du 26 mai ? Quel sera le poids des groupes politiques respectifs ?
Les premières projections en sièges reflètent un paysage politique fragmenté: https://t.co/Y9MvnImRUQ #cettefoisjevote pour changer! pic.twitter.com/kiJLdCFLp4

  Parlement européen (@PEStrasbourg) 18 février 2019

Les libéraux de l'ALDE, quatrième groupe de l'actuelle assemblée, graviraient de leur côté une marche en devenant la troisième force du Parlement (avec 75 sièges contre 68), en lieu et place des conservateurs de l'ECR (51 sièges au lieu de 75), qui vont pâtir du départ des conservateurs britanniques.

La famille libérale pourrait même atteindre 93 sièges si elle est rejointe par les eurodéputés français étiquetés La République en Marche (LREM). Leurs résultats en France talonnent ceux de la liste Rassemblement national (RN, extrême droite), créditée de 21 sièges selon le sondage pris en compte par le Parlement européen.

Le groupe eurosceptique ENL (Europe des Nations et des Libertés), auquel participe actuellement le RN de Marine Le Pen, serait de son côté l'un des grands gagnants des élections : il gagnerait 22 sièges (59 au lieu de 37), avec notamment 27 eurodéputés italiens issus de la Ligue.

Vers une forte progression de la Ligue de Matteo Salvini

Le parti du sulfureux ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini accroîtrait considérablement son influence dans le Parlement européen, où il ne compte aujourd'hui que 6 représentants. Il en deviendrait même le deuxième parti national le mieux représenté derrière les conservateurs allemands de la CDU/CSU, membres du PPE.

Les Verts, qui comptent actuellement 52 sièges, n'en auraient plus que 45 dans le nouveau Parlement européen. La GUE/NGL (gauche radicale) perdrait également 6 sièges (de 52 à 46).

Ces premières projections publiées par le Parlement européen, qui seront actualisées tous les 15 jours, ont été réalisées en compilant des sondages d'intentions de vote réalisés dans les 27 pays qui seront encore membres de l'UE fin mai 2019 – si le Brexit a bien eu lieu le 29 mars comme prévu.

Le Parlement européen est toutefois parti du principe que les groupes politiques resteraient composés de la même manière qu'actuellement, avec des eurodéputés venant des mêmes formations nationales.

Or, ces résultats ne tiennent, par exemple, pas compte de l'impact que pourrait avoir l'arrivée d'eurodéputés issus de nouveaux partis politiques dans les États membres, qui devraient alors choisir leurs alliances pour peser au niveau européen.

Les nouveaux eurodéputés, qui contribueront à façonner les législations de l'UE pendant cinq ans, auront aussi la responsabilité d'élire le successeur de Jean-Claude Juncker à la tête de la prochaine Commission européenne.

Avec AFP