Ubolratana, la sœur du roi de Thaïlande qui souhaitait se présenter au poste de Premier ministre, a dû renocer à sa candidature. Le parti qui devait l'appuyer a fait machine arrière samedi, sous pression du palais royal.
La candidature de la sœur du roi de Thaïlande au poste de Premier ministre n'aura tenu qu'une journée : le parti sous la bannière duquel elle devait concourir a fait machine arrière samedi 9 février, après son torpillage par le palais.
"Le parti Thai Raksa Chart se soumet à l'ordre royal" diffusé la veille au soir à la télévision, désapprouvant cette entrée inédite en politique, a annoncé la formation créée par des proches de Thaksin Shinawatra, bête noire des ultramonarchistes.
"La candidature d'Ubolratana franchissait clairement la ligne rouge et mettait l'institution (royale) en danger", analyse Puangthong Pawakapan, professeure de sciences politiques à l'université Chulalongkorn de Bangkok.
Pour elle, comme pour les rares analystes acceptant de s'exprimer publiquement depuis que le palais a mis son veto au plan, le sort de la princesse était scellé dès la diffusion du bulletin du palais vendredi soir : elle n'allait pas entrer dans l'Histoire comme la première princesse à diriger le gouvernement civil.
Camouflet
Les groupes ultra-royalistes, qui voient Thaksin Shinawatra et ses partisans comme de dangereux antimonarchistes, ne s'y sont pas trompés, célébrant sur les réseaux sociaux depuis vendredi soir le camouflet donné à la princesse.
Certains sont allés jusqu'à demander que la princesse fasse des excuses publiques pour s'être alliée avec les "rouges", couleur des Shinawatra.
La sœur du roi avait auparavant indiqué sur son compte Instagram qu'elle souhait voir son pays "aller de l'avant" et remercié ses partisans, sans s'exprimer directement sur sa candidature au scrutin du 24 mars annoncée vendredi.
Ubolratana, 67 ans, ne sera donc pas Première ministre sous l'étiquette du parti Thai Raksa Chart, dirigé par le clan du milliardaire et ancien Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra.
Avec AFP