
Dans la presse, ce jeudi 24 janvier, la décision du président du parlement vénézuélien de se proclamer chef de l'État par intérim, approuvée par les États-Unis de Donald Trump, et l'investiture de Félix Tshisekedi, élu président de la RD Congo dans des conditions contestées.
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Dans la presse, ce jeudi matin, la décision du président du Parlement vénézuélien, Juan Guaido, le principal opposant à Nicolas Maduro, de se proclamer président par intérim du Venezuela.
"Guaido s’autoproclame" président du Venezuela et Nicolas Maduro "rompt avec les États-Unis", annonce le journal vénézuélien El Clarin, qui précise que Juan Guaido a invoqué la Constitution bolivarienne pour remplacer le chef de l’État "à titre provisoire, le temps d'organiser des élections libres", tandis que Nicolas Maduro donnait 72 h eures au diplomates américains pour quitter le pays, après que Donald Trump a déclaré reconnaître son rival président du Venezuela par intérim, en invitant les autres pays occidentaux à faire de même. "Le Venezuela rompt avec les États-Unis", répète Ultimas Noticias, qui précise que Nicolas Maduro a pris cette décision en réaction aux propos du président américain, mais aussi à ceux de son vice-président, Mike Pence, qui avait publiquement exprimé son soutien à l’opposition vénézuélienne, mardi – une position présentée comme un appel au "coup d’État", selon Nicolas Maduro et ses partisans.
"Assistons-nous au moment où les Vénézuéliens vont pouvoir retrouver leur démocratie ?", s’interroge The Wall Street Journal, qui relève que la décision de Juan Guaido a été annoncée le jour de l’anniversaire de la chute de la dictature de Marcos Perez Jimenez, le 23 janvier 1958. "Tout comme les révolutions de couleur en Europe, cette révolte a plus de légitimité démocratique que M. Maduro, qui a volé l’élection de l’année dernière avec l’aide des services de renseignement cubains", accuse le quotidien américain. Le WSJ écarte toutefois l’idée d’une intervention armée pour soutenir l’opposition à Maduro : "Les Vénézuéliens doivent gagner leur liberté par eux-mêmes, elle n’en aura que plus de prix". Plus prudent, The Washington Post évoque les "conséquences importantes" de la reconnaissance de Juan Guaido par Donald Trump, dans la mesure où elle va sans doute "faciliter la tâche" de l’opposant, tout en "compliquant considérablement les relations entre les États-Unis et le Venezuela". Le journal cite David Bosco, professeur à l’université de l’Indiana, qui explique que ce choix de reconnaître la légitimité de Guaido comme chef de l’État constitue une décision "inhabituelle", que les spécialistes du droit pourront juger "risquée". "La plupart des gouvernements essaient d’éviter ce genre de choses et s’efforcent de reconnaître ceux qui proclament être le gouvernement et ont effectivement le contrôle du pays», commente cet universitaire.
Un autre chef d'État voit sa légitimité contestée : l e nouveau président de la RD Congo, Félix Tshisekedi, qui doit être intronisé ce jeudi, alors que le candidat d'opposition Martin Fayulu ne reconnaît toujours pas sa victoire. Le journal français Le Figaro rapporte que Kinshasa "annonce la présence de quelque 24 chefs d'État pour assister à ce moment de l'histoire congolaise", mais prévient que "le parterre des présidents amis pourrait être plus clairsemé que prévu " et que la "vitrine d'une démocratie naissante" pourrait "malheureusement vite se fissure(r)". Le quotidien rappelle que l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi ne fait effectivement "pas l'unanimité, pas plus que les conditions de son élection", remise en cause, "par l'Église catholique d'abord, qui a conduit une mission d'observation électorale, puis par une fuite" provenant de la Commission électorale, deux sources qui font de Martin Fayulu "le vrai vainqueur du scrutin avec environ 60 % des suffrages". "Les doutes sur l'honnêteté du scrutin" gagnent aussi les États voisins, qui verraient également Félix Tshisekedi comme un nouveau président "sous le contrôle" de son prédécesseur, Joseph Kabila, d’après Le Figaro. On retrouve une analyse semblable dans les colonnes Libération, qui revient aussi sur les 18 ans de pouvoir de Joseph Kabila, "propulsé au pouvoir après l’assassinat de son père", et passé, au cours de ces années, "du statut de partenaire docile de l’Occident à celui de paria". Un dirigeant silencieux, qui cède sa place aujourd’hui à Félix Tshisekedi, "mais reste influent".
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