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À la une de la presse britannique, lundi 21 janvier, la présentation par Theresa May de son plan B sur le Brexit devant la Chambre des communes. Les chiffres "indécents" des inégalités dans le monde. Et le concept fumeux du "Blue Monday".
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À la une de la presse, lundi matin, la présentation dans la soirée par Theresa May, de son "plan B" pour le Brexit devant la Chambre des communes.
Après le revers historique subi la semaine dernière, la Première ministre britannique remonte sur le ring en position de faiblesse, d’après The I, qui envisage déjà une nouvelle défaite pouvant provoquer des élections anticipées, à cause des manœuvres de parlementaires, pour prendre le Brexit en main et "suspendre le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne". D’où le dessin de Ben Jennings, qui montre Theresa May mise à l’écart par les députés qui veulent "reprendre le contrôle". Une allusion ironique à la promesse de la cheffe du gouvernement de rendre le Royaume-Uni de nouveau maître de son destin, grâce au Brexit. Un dessin trouvé sur Twitter.
Le "plan B" de Theresa May doit notamment tenter de contourner l'obstacle du "backstop" , cette mesure controversée envisageant le maintien dans une union douanière avec l'UE pour résoudre le casse-tête de la frontière irlandaise. Alors que Bruxelles et l’Irlande, qui est membre de l’UE, mettent en garde contre un retour à une frontière physique avec l’Irlande du nord, une explosion à la voiture piégée a eu lieu samedi soir à Derry, en Irlande du Nord, sans toutefois faire de victimes. D’après The Financial Times, quatre hommes soupçonnés d’être les auteurs de cette explosion ont été arrêtés et la police nord-irlandaise privilégie la piste de "l’IRA véritable", un groupe opposé à l’accord de paix du Vendredi Saint de 1998, qui a mis fin à 30 ans de violence.
C’est aussi à partir d’aujourd’hui que les 3,8 millions de ressortissants européens résidant au Royaume-Uni sont invités à "régulariser" leur situation dans la perspective du Brexit. Paradoxe parmi d’autres, l’ouverture de cette procédure est prévue par l’accord entre l’UE et le Royaume-Uni, rejeté la semaine dernière par les députés. D’après The Independent, elle doit permettre aux ressortissants de l’UE vivant au Royaume-Uni depuis au moins 5 ans de demander le "statut d’installé", une sorte de droit de résidence conçu exprès pour les Européens d’outre-Manche. Si un accord sur le Brexit est trouvé, ces derniers auront jusqu’à la fin de la période de transition, le 31 décembre 2020 , pour s’enregistrer. En revanche, en cas de "no deal", c’est l’inconnu. Si gouvernement britannique promet que les Européens conserveront leurs droits, plusieurs experts de l’immigration préviennent déjà que les Européens du Royaume-Uni risquent de subir une "crise pire encore que le scandale Windrush", l’affaire de ces exilés venus légalement des colonies britanniques au Royaume-Uni, après la Seconde guerre mondiale, et qui se sont retrouvés menacés d’expulsion des dizaines d’années plus tard, faute de documents prouvant leur citoyenneté britannique.
Au Royaume-Uni, toujours, The Guardian fait état d’un autre scandale. À propos, cette fois, de t-shirts portés par les Spice Girls, stars britanniques des années 90, de retour sur scène. "Derrière les slogans caritatifs, le salaire de la pauvreté", titre le journal, qui révèle que les t-shirts du groupe, "Iwannabeaspicegirl" ("je veux être une Spice Girl"), portés lors d’une session photo en novembre dernier pour promouvoir la campagne d’une ONG en faveur de la parité, que ces t-shirts ont été fabriqués au Bangladesh par des femmes travaillant 16 heures par jour dans des "conditions inhumaines", pour un salaire de 39 centimes d’euros de l’heure.
Il est aussi beaucoup question du rapport publié aujourd’hui par l’ONG Oxfam. Selon ce document, les 26 milliardaires les plus riches de la planète concentrent autant de richesses que 3,8 millions de personnes, soit la moitié de l’humanité. Des chiffres qui illustrent "le niveau ahurissant des inégalités dans le monde", d’après Libération, qui dénonce une situation "qui dépasse l’entendement, et dynamite l’échelle ouverte à l’infini de l’indécence. Une disproportion des richesses si immense qu’aucune comparaison, métaphore ou image ne peut honnêtement la signifier. Absolument vertigineuse. Une démesure si délirante qu’aucune fable pour enfants ne l’a jamais inventée".
Les Échos évoquent, eux, un autre chiffre planétaire, celui des citoyens actuellement sans papiers. Selon une estimation de la Banque mondiale, plus d’un milliard de personnes dans le monde n’ont pas de papiers officiels, dont la moitié en Afrique subsaharienne et un tiers en Asie du Sud, soit autant d’"invisibles" qui ne disposent d’aucun accès aux services publics, au vote ou à l’enseignement.
Si toutes ces infos vous dépriment, non, ce n’est pas parce qu’elles sont effectivement déprimantes, mais parce que nous sommes le lundi 21 janvier, jour du "Blue Monday", le "lundi de la déprime", à ne pas confondre avec l’habituel blues du lundi. Une journée identifiée en 2005 par un psychologue britannique comme LA journée la plus triste de l’année. Si le concept a eu beaucoup de succès sur les réseaux sociaux, il a en revanche été très critiqué par les scientifiques, dont plusieurs ont dénoncé "une affirmation idiote élaborée à partir d’une équation ridicule". D’autant qu’il a été découvert cinq ans plus tard, en 2010, que l’auteur de cette équation avait en fait été payé pour promouvoir une agence de voyages. D’après Le Parisien, ce petit malin aurait aussi essayé de "vendre" le concept de "la journée la plus gaie de l’année" au mois de juin. Sponsorisé, cette fois, par une marque de glaces. Logique…
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