Un tribunal de Lyon a annulé, mardi, l'autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360, un produit désherbant contenant du glyphosate de Bayer (ex Monsanto) utilisé surtout en viticulture.
Le tribunal administratif de Lyon a annulé, mardi 15 janvier, l'autorisation de mise sur le marché de l'herbicide à base de glyphosate Roundup Pro 360 au motif qu'elle méconnaissait le principe de précaution. Le Roundup Pro 360 est commercialisé par Monsanto (désormais Bayer) pour les agriculteurs depuis mars 2017.
"L'utilisation du Roundup Pro 360, autorisée par la décision attaquée, porte une atteinte à l'environnement susceptible de nuire de manière grave à la santé", note le tribunal, qui statuait sur un recours du Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le génie Génétique (Criigen) représenté par le cabinet Huglo Lepage comptant notamment l'ex-ministre de l'Environnement Corinne Lepage.
"L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a commis une erreur d'appréciation au regard du principe de précaution défini par l'article 5 de la charte de l'environnement en autorisant le Roundup Pro 360 malgré l'existence de ce risque", poursuit le texte du jugement.
Retrait immédiat de ce produit en France
Emmanuel Macron s'est engagé en 2017 à interdire l'usage du glyphosate, le composant du Roundup, en France d'ici trois ans - contre cinq ans pour les autres pays de l'Union européenne - tout en prévoyant une dérogation pour les "10%" de cas où il n'y aurait pas d'alternative pour les agriculteurs français."
Mais ce jugement fait planer un doute sur la validité de la commercialisation de produits à base de glyphosate dès 2019. Les particuliers ont quant à eux interdiction depuis le 1er janvier d'acheter ces pesticides de synthèse.
La décision entraîne en tout cas le retrait immédiat de ce produit spécifique en France. Le groupe Bayer, qui a racheté l'an dernier Monsanto, se dit pour sa part "en désaccord avec la décision prise par le tribunal administratif de Lyon". Le Roundup Pro 360, "comme tous les produits de protection des cultures, a fait l'objet d'une évaluation stricte par les autorités françaises de l'Anses", poursuit Bayer dans un communiqué. "Nous étudions la décision et considérons nos options légales", indique le groupe.
Avec Reuters