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Netanyahou poursuit sa tournée européenne à Berlin

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, poursuit sa tournée européenne en Allemagne, où il devrait rencontrer la chancelière allemande, Angela Merkel, très critique vis-à-vis des colonies en territoire palestinien.

REUTERS - Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré mercredi que son gouvernement progressait vers la réouverture de pourparlers de paix avec les Palestiniens et a espéré une reprise rapide de ces discussions.

Israël et les Etats-Unis estiment avoir fait un pas vers un accord ouvrant la voie à de nouveaux pourparlers mercredi, à l'occasion d'une rencontre qualifiée de "très productive" à Londres entre le chef de l'exécutif israélien et George Michell, l'émissaire de Barack Obama au Proche-Orient.


"Ils sont convenus qu'il était important de reprendre des négociations significatives entre Israéliens et Palestiniens et de travailler à un accord de paix global, et que toutes les parties devaient prendre des mesures concrètes en faveur de la paix", dit un communiqué publié au nom des deux parties par le secrétariat d'Etat américain.

Une délégation israélienne rencontrera George Mitchell la semaine prochaine aux Etats-Unis afin de poursuivre les pourparlers, précise le communiqué. L'émissaire américain viendra en Israël au mois de septembre, a dit Netanyahu.

Sur la question des colonisations, "un certain progrès a été fait mais il y a encore du travail", a-t-il dit plus tard à son arrivée à Berlin, où il doit rencontrer jeudi Angela Merkel.

Le dirigeant israélien s'est également dit prêt à rencontrer le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Barack Obama cherche à obtenir de l'Etat juif qu'il suspende ses activités de colonisation en Cisjordanie mais le gouvernement israélien a jusqu'ici résisté aux pressions de Washington.

Les Palestiniens en font un préalable indispensable à la reprise des pourparlers de paix suspendus en décembre, lors de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, en rappelant que le gel des colonies est inscrit dans la "feuille de route" signée par les deux parties en 2003.

Netanyahu s'est engagé à ne pas autoriser de nouvelles constructions, mais il revendique un droit à la construction de nouveaux logements dans les implantations existantes en vertu du principe de "croissance naturelle" de leur population.

"Le but est de trouver un accord avec l'administration américaine (...) dans un cadre qui permette la reprise d'un processus de paix stimulé", a dit le porte-parole de l'Etat juif, Mark Regev, à des journalistes à Londres.

"Pour que ce processus ait un sens, il faut que le monde arabe en fasse partie", a-t-il ajouté.



L'Iran dans la balance ?

Mercredi, Benjamin Netanyahu a dit espérer qu'Israël et les Palestiniens "seraient rapidement capables de reprendre des discussions normales".

"L'objectif est une paix plus large, ce qui est notre but commun", a-t-il dit à l'occasion d'une séance de photos, dans des termes rapportés par son porte-parole.

Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a fait du gel de la colonisation une condition de la reprise des négociations.
Il a déclaré mercredi devant le Conseil national palestinien, organe législatif de l'OLP, que les contacts diplomatiques traversaient une "phase d'intense activité politique en vue du lancement d'un processus politique dont l'objectif est un accord de paix global".
A Jérusalem, un haut responsable palestinien a dit qu'aucune rencontre n'était prévue entre Abbas et Netanyahu le mois prochain en marge d'un sommet de l'Onu mais qu'elle n'était pas exclue. "Ce qui compte est qu'il y ait des négociations", a-t-il ajouté.

Benjamin Netanyahu a dit à Berlin que si Abbas souhaitait le rencontrer, "il serait le bienvenu. Nous pensons depuis longtemps que nous avons la possibilité de nous rencontrer."

Le chef du gouvernement israélien doit rencontrer jeudi la chancelière allemande Angela Merkel qui, comme Gordon Brown et Nicolas Sarkozy, a critiqué la politique d'implantations juives dans les territoires occupés.

"La vérité, c'est qu'il n'y aura pas de paix avec la poursuite de colonisation", a dit mercredi le président français aux ambassadeurs. Nicolas Sarkozy rencontrera début septembre le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

La communauté internationale condamne les colonisations en Cisjordanie et compte sur Washington, premier soutien de l'Etat juif, pour le convaincre de les geler.

Selon le journal britannique The Guardian, Barack Obama est proche d'obtenir le gel des colonisations en échange d'une pression accrue sur l'Iran au sujet de son programme nucléaire.

Pour Mark Regev, l'Iran, rival ancestral d'Israël, est une des clés du processus de paix au Moyen-Orient. "Quand on voit ce que fait l'Iran aujourd'hui pour empêcher le processus de paix, imaginons ce que pourrait faire un Iran armé de la bombe nucléaire pour empêcher le processus de paix ?", a-t-il dit.