L'Insee a abaissé, mardi, sa prévision de croissance pour 2018 à 1,5%, l'activité ayant été pénalisée, selon l'institut, par le climat des affaires et le mouvement des "Gilets jaunes" au dernier trimestre.
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a abaissé, mardi 18 décembre, ses prévisions de croissance pour la France cette année, notamment du fait de l'impact du mouvement des "Gilets jaunes", tout en tablant sur un rebond de la consommation l'an prochain.
Après avoir atteint l'an dernier 2,2 % (2,3 % en données corrigées des jours ouvrés), la croissance française connaîtra un net ralentissement cette année pour revenir à 1,5 %, moins que les 1,7 % attendu par le gouvernement.
L'Insee a ainsi raboté de 0,1 point sa prévision précédente, à l'image de la Banque de France jeudi dernier, qui a également abaissé son pronostic pour 2019 à 1,5 %.
"Il n'est pas exclu que l'impact soit plus important"
Pour sa part, l'institut statistique n'a pas communiqué sa prévision pour l'an prochain, mais il estime que l'acquis de croissance au premier semestre devrait être de 1 %, avec une hausse estimée à 0,4 % au premier trimestre et à 0,3 % au second.
Sur le quatrième trimestre, elle a divisé par deux et amputé de 0,2 point sa prévision précédente à 0,2 %, comme la Banque de France, imputant ce ralentissement au climat des affaires, mais aussi au mouvement des Gilets jaunes, malgré une "accélération du pouvoir d'achat" sur la fin de l'année.
"Nous avons revu à la baisse la prévision de consommation des ménages sur le trimestre", a expliqué Julien Pouget, chef du département de la conjoncture de l'Insee lors de la présentation à la presse de la note de conjoncture.
"Dans notre scénario, le mouvement des Gilets jaunes représente 0,1 point de croissance trimestrielle en moins au quatrième trimestre, mais il n'est pas exclu que l'impact soit plus important", a-t-il précisé.
Rebond de la consommation ?
Dans ce contexte, la bonne nouvelle pour l’exécutif pourrait venir de la consommation en début d'année prochaine, qui pourrait bénéficier de mesures comme la baisse de la taxe d'habitation et des cotisations sociales, qui s'ajoutent au recul du prix du pétrole.
L'Insee estime ainsi que le pouvoir d'achat des Français progressera de 1,4 % en 2018, comme l'année précédente, grâce à une forte accélération sur le dernier trimestre due aux mesures gouvernementales et à la baisse du pétrole.
"Il y un certain nombre de mesures annoncées pour soutenir le pouvoir d'achat", dévoilées le 10 décembre par le président Macron, a expliqué M. Pouget, qui estime à 2 % l'acquis de croissance pour le pouvoir d'achat au premier semestre de l'année prochaine.
"Cela vient nourrir notre hypothèse de redressement de la consommation des ménages en début d'année", a-t-il souligné.
Pour l'Insee, les principales incertitudes pesant sur la croissance sont le protectionnisme à l'international, le Brexit en Europe et le mouvement des Gilets jaunes en France.
Avec AFP