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"Les Gilets jaunes et le 'Père Noël' Macron"

Dans la presse, mardi 11 décembre, les analyses des journaux français et étrangers sur l’intervention d’Emmanuel Macron la veille, et sur ses propositions pour tenter de sortir de la crise des Gilets jaunes.

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Dans la presse, les réactions à l’intervention d’Emmanuel Macron, lundi soir, et à ses propositions pour sortir de la crise des Gilets jaunes.

La Croix détaille les "concessions" annoncées, notamment la hausse de 100   euros du salaire minimum, et estime que "si les objectifs énoncés sont mis en œuvre avec loyauté et surtout persévérance, la spirale négative de ces dernières semaines pourra s’interrompre". Un espoir partagé par Le Parisien, qui exprime son soulagement: "Cette fois il a répondu", salue le journal, en se demandant toutefois si "les réponses d’Emmanuel Macron seront suffisantes pour mettre un terme à la crise". "Ces avancées peuvent-elles apaiser, réconcilier, rassembler, pour envisager l’avenir, celui de nos enfants, de nos parents et le nôtre   ?", s’interroge le journal, qui répond "oui", "à la condition de ne pas voir une opposition pitoyable, qui dès hier matin, avait décidé que rien ne serait suffisant". Ces interrogations sont partagées par Le Figaro, qui se demande si "le "nouveau contrat pour la nation" proposé par Emmanuel Macron convaincra "les révoltés de ranger leur gilet jaune dans la boîte à gants". "Leuur obstination a déjoué trop de prophéties pour qu’on esquisse un pronostic, mais on ne peut que le souhaiter. La raison l’impose, l’intérêt national l’exige".

Mais une partie de la presse française reste sceptique. Libération approuve les mesures annoncées pour augmenter le pouvoir d’achat, mais juge tout de même que "le flou demeure" par ailleurs. D’où ce titre mi-figue mi-raisin, en référence au général De Gaulle en 1958   : "Je vous ai un peu compris". D ’après Libé, "les mesures sont simples, concrètes, immédiates", mais le journal regrette que le président n’ait "rien dit ou presque" "sur la nécessaire contribution des plus riches à l’effort commun". Le dessin de Willem est plus sévère vis-à-vis du chef de l’État, qui apparaît faisant l’aumône aux Gilets jaunes qui lui tendent la main. "J’adore les dialogues constructifs", déclare Emmanuel Macron. "Plus de 10 milliards pour calmer la colère", a calculé L’Opinion, qui estime, néanmoins, que "l’état d’urgence économique et social" "reste à installer".

Beaucoup de réactions, également, à l’étranger. "Macron fait son mea culpa", titre le quotidien libanais L’Orient Le Jour, qui décrit le mouvement des Gilets jaunes comme l’expression d’ une "profonde fracture sociale" entre le gouvernement et les manifestants, tandis que le journal espagnol El Pais, évoque " la distance" qui se serait installée entre le président et les citoyens français. D’après le journal, "les dégâts (seraient désormais) trop importants pour être réglés par un discours".

On n’est guère plus optimiste du côté du journal suisse Le Temps, qui cite pourtant à la une l’espoir exprimé par Emmanuel Macron, que la "colère" des Gilets jaunes puisse être "une chance" pour le pays, et relève ses promesses de consultations tous azimuts   : le journal estime qu’il "a en réalité opté pour la poursuite du 'tête-à-tête' avec le peuple. À ses risques et périls dans un pays où sa cote de popularité n'a jamais été aussi faible. Pas sûr que les Gilets jaunes, dont il est devenu la bête noire et la cible de toutes les critiques, aient envie de l'aider à refonder son quinquennat", pronostique le journal.

Aux États-Unis, Politico s’intéresse davantage au coût des mesures annoncées. Le journal ironise sur la façon dont "Santa Macron", "le Père Noël Macron", aurait décidé d’"exploser" le déficit budgétaire au-delà des limites établies par l’Union européenne. "Le Père Noël est arrivé plus tôt que prévu pour des millions de Français", mais Emmanuel Macron "renie son engagement de respecter la discipline fiscale" assène le site. Une préoccupation partagée, en Allemagne, par Die Welt, qui annonce que ces mesures vont "faire passer le déficit de la France au-delà de 3   %", "une limite que Bruxelles et Berlin souhaitent voir respectée", rappelle le journal.

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