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Les banquiers à l'Élysée pour s'expliquer sur les bonus

Après s'être rendus, lundi, à Bercy, les principaux acteurs du secteur bancaire sont attendus, ce mardi, à l'Élysée. L'occasion pour le président Nicolas Sarkozy de les rappeler à l'ordre. Sur la question des bonus notamment.

Après s’être entretenus, lundi, avec la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, les dirigeants des principales banques françaises doivent rencontrer, ce mardi, le président Nicolas Sarkozy afin de faire le point sur l’encadrement des bonus. Epineux dossier, s’il en est.

À l’issue de la réunion organisée à Bercy, les banquiers semblaient disposés à faire de nouvelles concessions sur les bonus. A condition toutefois que leurs homologues étrangers consentent à fournir les mêmes efforts.

Invités à se présenter à l'Elysée avec des propositions, les principaux acteurs du secteur bancaire ignorent encore les demandes que pourrait formuler Nicolas Sarkozy. Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a avancé l'idée que l'Etat cesse de "travailler" avec les banques qui ne joueraient "pas le jeu".

"Course à l’échalote"

Le débat sur les bonus a été relancé au début du mois d’août lorsque BNP Paribas, bénéficiaire d’une aide publique de 5 milliards d’euros, avait annoncé l’octroi d’une enveloppe d’un milliard d’euros à ses investisseurs et traders.

Lundi, Christine Lagarde avait plaidé pour une "éradication" de la "course à l'échalote aux bonus dans les banques", admettant cependant que la solution devait être réglée au niveau international pour être réellement efficace.

De leur côté, les banques françaises estiment que leur position concurrentielle serait compromise si elles étaient soumises à des restrictions qui n'ont pas cours à l'étranger. En février, au plus fort de la crise financière, elles s’étaient toutefois engagées à mieux encadrer les rémunérations variables et à intégrer, notamment, le calcul des risques pris par les traders dans l’attribution des bonus.

"Code de bonne conduite"

Si l’on attend peu de mesures concrètes à l’issue de ces deux jours d’entretiens, il s’agit surtout pour le gouvernement de Nicolas Sarkozy de préparer le G20 de Pittsburgh, aux Etats-Unis, qui se tiendra les 24 et 25 septembre. Lors de ce grand raout de l'économie, le président français souhaite faire de la question des bonus le thème central des discussions. Trouvera-t-il un écho auprès des autres pays ? Le gouvernement de Barack Obama a vécu comme un soufflet l’épisode de la banque Goldman Sachs, qui a annoncé, en juillet, une mise en réserve de 6,65 milliards de dollars pour son personnel financier, après un bénéfice net de 2,7 milliards de dollars au second trimestre 2009.

Côté européen, le Royaume-Uni, qui a publié mi-août un "code de bonne conduite", et l’Allemagne, qui a donné aux banques jusqu’à la fin de l’année pour indexer les bonus des traders sur leurs performances à moyen terme, souhaitent également un durcissement des règles au niveau international.