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Le premier président de gauche de l'histoire récente du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador, a été investi samedi, promettant des changements radicaux dans un pays en proie à la violence, la corruption et la pauvreté.

Andrés Manuel Lopez Obrador, le premier président de gauche de l'histoire récente du Mexique, a officiellement pris ses fonctions samedi 1er décembre, laissant présager un profond changement de politique dans un pays lassé par la corruption, la pauvreté et la violence.

"Je promets de défendre la Constitution et ses lois et de faire preuve de loyauté et de patriotisme dans la charge de président de la République que le peuple m'a confiée", a juré le nouveau président devant le Congrès mexicain et des chefs d'État étrangers ou représentants diplomatiques réunis à Mexico.

Surnommé "AMLO", ses initiales, M. Lopez Obrador, 65 ans, qui s'est fait élire en tant que candidat anti-système, a promis d'accomplir une "transformation" historique du Mexique.

"Cela peut paraître prétentieux, mais aujourd'hui commence non seulement un nouveau gouvernement, mais un nouveau régime politique" a-t-il déclaré. "À partir de maintenant, une transformation pacifique et ordonnée mais profonde et radicale va être réalisée car nous allons en finir avec la corruption et l'impunité qui empêche la renaissance du Mexique", a-t-il promis, soulignant que "la politique économique néolibérale avait été un désastre, une calamité pour le pays".

Coudées franches

Après sa large victoire à l'élection présidentielle du 1er juillet et la majorité obtenue par la coalition dirigée par son parti Morena aux deux chambres du Congrès, l'ancien maire de Mexico (2000-2005) aura les coudées franches pour transformer le Mexique.  

Sa victoire a été la plus ample depuis la mise en place du multipartisme en 2000 dans son pays, et la première pour un candidat de gauche.

Ses opposants craignent toutefois que son gouvernement ne verse dans une forme d'autoritarisme, et l'inquiétude des milieux d'affaires a grandi ces dernières semaines, faisant chuter le peso mexicain et la bourse mexicaine.

Alors que le Congrès ouvrait sa session samedi matin, AMLO a quitté son modeste domicile, à bord de son habituelle Volkswagen Jetta blanche, fendant la foule de ses supporters avec une sécurité limitée pour se rendre à l'Assemblée. Il a renoncé à occuper la résidence présidentielle, à utiliser l'avion présidentiel, à bénéficier d'une sécurité rapprochée et va réduire son salaire de plus de moitié.

Problèmes épineux

Le nouveau président hérite de son impopulaire prédécesseur Enrique Peña Nieto (PRI, droite) d'une série de problèmes épineux.

Sur la pile des dossiers qui l'attendent figurent notamment la violence croissante alimentée par le trafic de drogue, la corruption endémique, la crise migratoire et une relation diplomatique hautement inflammable avec les États-Unis sous la présidence de Donald Trump.

Il devra parvenir à rétablir la confiance vis-à-vis des milieux d'affaires, échaudés par sa décision d'annuler fin octobre la construction du futur aéroport à Mexico, d'un coût de 13 milliards de dollars, dont un tiers est déjà achevé, après une consultation publique entachée d'irrégularités.

Avec AFP