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Au Brésil, le candidat de gauche Fernando Haddad veut lutter jusqu'au bout contre le "fascisme"

Fernando Haddad, le candidat du Parti des travailleurs à la présidentielle, en position défavorable dans les sondages par rapport à son concurrent d'extrême droite Jair Bolsonaro, a appelé, mardi, à sauvegarder la démocratie au Brésil.

Il y croit jusqu’au bout. À cinq jours du deuxième tour dont il est donné perdant, le candidat de gauche à la présidentielle brésilienne, Fernando Haddad, a déclaré qu'il lutterait pour empêcher que "le fascisme s'installe au Brésil".

Selon un sondage de l’institut Ibope publié mardi 23 octobre, le candidat du Parti des travailleurs (PT) progresse de deux points par rapport à la semaine dernière : il est crédité de 43 % des intentions de vote, contre 57 % pour son rival, le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro. Le nombre de personnes interrogées qui ont déclaré qu'elles ne voteraient en aucun cas pour le candidat du PT a chuté de 47 % à 41 %, tandis que le rejet qu'inspire son adversaire a augmenté de 35 % à 40 %.

"Je lutterai jusqu'à samedi dans les rues pour ce que je pense être le meilleur pour le Brésil", a déclaré le candidat lors d'une conférence de presse à Rio de Janeiro. "L'autre projet (de son adversaire, NDLR) fait réellement peur, et qui connaît l'entourage de Bolsonaro n'a pas confiance dans ce qui pourrait arriver", a ajouté l'ex-maire de Sao Paulo. "Nous allons lutter pour la démocratie jusqu'à la fin", a-t-il poursuivi. "La force de la démocratie m'a mis au deuxième tour et la force des démocrates peut empêcher l'installation du fascisme au Brésil", a ajouté le poulain de l'ex-président Lula.

Le candidat du PT n’a pourtant à ce jour reçu que le "soutien critique" du PDT de centre gauche de Ciro Gomes, arrivé troisième au 1er tour avec 12,5 % des voix, et de l'écologiste Marina Silva.

Fernando Haddad a par ailleurs lancé une mise en garde contre le risque de "course aux armements" en Amérique du Sud, au cas où Jair Bolsonaro serait élu et déciderait de s'allier aux États-Unis pour renverser le gouvernement de Nicolas Maduro au Venezuela. "Je suis préoccupé. Il pourrait y avoir une course aux armements dans la région", a-t-il affirmé. "Le Brésil n'a pas de vision impérialiste. Il a toujours eu une attitude de coopération avec ses voisins. Nous devrions penser à la manière de sortir le Venezuela de la crise plutôt que de choisir un camp pour renverser des gouvernements", a-t-il souligné.

Fernando Haddad a été la cible de nombreuses critiques en raison du soutien du PT aux gouvernements de gauche du Venezuela et il ne s'est pas lui-même démarqué d'une administration Maduro de plus en plus isolée. Dans sa campagne, Jair Bolsonaro utilise souvent l'image d'un Venezuela ayant sombré dans la crise politique et économique comme repoussoir.

Avec AFP