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Un lycéen braque sa professeure avec une arme factice, Castaner et Blanquer s'indignent

Jean-Michel Blanquer et Christrophe Castaner ont annoncé, dimanche, un "plan d'action" contre les violences visant les enseignants après la diffusion d'une vidéo montrant un élève braquant sa professeure avec une arme factice.

Une vidéo montrant un lycéen braquant une arme factice sur sa professeur a suscité l'indignation jusqu'au sommet de l'État et conduit, dimanche 21 octobre, les ministres de l'Éducation et de l'Intérieur à annoncer un "plan d'actions". Cet élève de 16 ans au lycée Edouard-Branly de Créteil (Val-de-Marne), en garde à vue depuis vendredi soir, a été mis en examen dimanche soir.

La vidéo relayée sur les réseaux sociaux, qui a suscité au cours du week-end de nombreuses réactions politiques, montre un adolescent debout dans une salle de classe, menaçant l'enseignante avec un pistolet en lui demandant de l'inscrire "présent" et non "absent" sur la feuille de présence.

Sur ces images tournées jeudi, l'enseignante, assise devant un ordinateur, semble plus lasse que paniquée, alors qu'un certain chahut est perceptible dans la classe. Elle a porté plainte le lendemain, accompagnée de sa hiérarchie, selon le rectorat de Créteil.

Je condamne avec fermeté les actes de menace envers un professeur advenus jeudi au lycée E. Branly de Créteil.
Les mesures les plus rigoureuses ont été prises immédiatement:plainte déposée, garde à vue qui seront suivies des sanctions disciplinaires. Solidarité avec le professeur

  Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) 20 octobre 2018

"Plan d'action ambitieux"

Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer et Christophe Castaner, qui vient d'être nommé place Beauvau avec l'ambition affichée d'une politique de fermeté, ont annoncé la réunion la semaine prochaine d'un "comité stratégique" pour un "plan d'actions ambitieux" contre les violences visant les enseignants.

Dans un communiqué commun, les deux ministres, qui avaient déjà réagi samedi, ont condamné "les menaces et avanies" subies par l'enseignante ainsi que la diffusion de la vidéo. "Le lien fort que nous voulons construire avec Jean-Michel Blanquer entre la police, la gendarmerie et l'Éducation nationale sera la meilleure réponse", a déclaré le ministre de l'Intérieur, en visite à des policiers à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).

Samedi soir, le président Emmanuel Macron avait demandé aux deux ministres de prendre "toutes les mesures" pour que ce type d'incident ne se reproduise pas, jugeant "inacceptable" de menacer un professeur.

"Les sanctions seront très fermes"

L'adolescent soupçonné d'être celui qui brandit la réplique d'arme s'était rendu avec son père au commissariat vendredi. Des poursuites sont aussi engagées à l'encontre de la personne qui a enregistré et diffusé la vidéo, qui est "en cours d'identification", indiquait le parquet samedi.

"Les sanctions disciplinaires (...) seront très fermes", a assuré Jean-Michel Blanquer sur LCI. La ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est, quant à elle, dite "troublée" par "la nonchalance de la professeur, comme si c'était banal".

"C'est extrêmement inquiétant sur que ce vivent ces professeurs en zone Rep et Rep+ [écoles primaires et collèges d'éducation prioritaire et prioritaire renforcée dans des quartiers défavorisés, NDLR]", a-t-elle ajouté au micro du Grand jury RTL/LCI/LeFigaro.

Didier Sablic, professeur depuis près de 25 ans au lycée Edouard-Branly, avait expliqué samedi que "ce n'est pas un lycée qui est habitué à ce genre de choses". Il y existe, selon lui, "beaucoup de projets" et de "travail avec les élèves sur la communication et le respect".

Avec AFP