
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a suspendu, dimanche, le projet de démolition d'un village bédouin en Cisjordanie occupée. Ce dernier est devenu un emblème de l'opposition à l'occupation et à la colonisation israéliennes.
Israël a repoussé, dimanche 21 octobre, l'évacuation du village bédouin de Khan al Ahmar, en Cisjordanie occupée, mais l'opération finira par avoir lieu, a prévenu le Premier ministre Benjamin Netanyahou.
"L'objectif est de laisser une chance aux négociations et aux propositions que nous avons reçues de différentes parties, y compris ces derniers jours", a indiqué dimanche le bureau du Premier ministre dans un communiqué. Quelques heures après la publication du communiqué, il a semblé vouloir minimiser l'importance de cette décision, soulignant que le village serait in fine détruit.
"C'est notre politique et elle sera mise en place. (...) Je n'ai pas l'intention de la reporter indéfiniment, mais pour une période courte et limitée", a-t-il déclaré avant une rencontre à Jérusalem avec le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin.
Un sursis
Le sursis accordé sera déterminé par le cabinet de sécurité qui doit se réunir plus tard dimanche, a précisé le Premier ministre israélien. Les autorités israéliennes accusent les habitants de Khan al-Ahmar de s'y être installés illégalement, et leur donnaient jusqu'au 1er octobre pour partir et démolir toute construction. Le sort de ce village a suscité la préoccupation de certains pays, dont huit membres de l'Union européenne qui ont appelé Israël, en septembre, "à revoir sa décision".
L'ordre de quitter le village fait suite à des années de bataille juridique, après l'échec de négociations sur un éventuel déplacement. Les Palestiniens, qui ont perdu un recours déposé devant la Cour suprême pour empêcher l'évacuation, répondent que ces permis sont impossibles à obtenir. Ils accusent Israël de vouloir raser Khan al Ahmar pour créer un arc d'implantations juives qui isolerait de facto Jérusalem-Est de la Cisjordanie, deux territoires capturés par Israël en 1967.
Les Nations unies, l'Union européenne et les groupes de défense des droits de l'homme ont exhorté l'État hébreu à ne pas raser le village en mentionnant les conséquences négatives d'une telle opération tant sur le plan humanitaire que politique.
Avec AFP et Reuters