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Affaire Khashoggi : ces patrons français qui vont bouder le "Davos du désert" à Riyad

Conséquence de l'affaire Khashoggi, plusieurs patrons français ainsi que Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, ont finalement décidé de ne pas se rendre à la conférence internationale sur l'investissement organisée à Riyad.

Riyad continue d’essuyer les conséquences de l’affaire Jamal Khashoggi, l’éditorialiste de renom disparu le 2 octobre après être entré au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul en Turquie. Les désistements de dirigeants d'entreprises et d'institutions économiques, qui devaient se rendre au sommet "Future Investment Initiative", se sont multipliés ces derniers jours, alors que l’événement cher au prince héritier Mohammed Ben Salmane doit avoir lieu du 23 au 25   octobre dans la capitale saoudienne.

Côté français, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, a annoncé jeudi 18   octobre qu'il ne se rendrait pas à la conférence. "Il y a des faits qui sont graves, toute la lumière doit être faite et donc je ne me rendrai pas à Riyad la semaine prochaine", a-t-il expliqué sur Public Sénat . "Le président de la République l'a dit très clairement, les faits sont très graves, a-t-il ajouté. L'essentiel maintenant, c'est que toute la vérité, toute la lumière soient faites sur cette affaire." Il a cependant pris soin de préciser que cette décision "ne remet pas en cause (le) partenariat stratégique entre la France et l'Arabie saoudite".

Plusieurs têtes d’affiche de la sphère économique française ont également annulé leur participation, après avoir longuement hésité. Le dernier en date est le PDG du groupe d'aérospatiale Thales, Patrice Caine, qui a renoncé à se rendre la semaine prochaine au sommet sur l'investissement au cours duquel il devait intervenir. Toutefois, le groupe ne boudera pas complètement le rendez-vous. "Patrice Caine ne sera pas présent et Thales sera représenté par le président de son activité spatiale, Jean-Loïc Galle", a déclaré jeudi un porte-parole du groupe.

Deux grandes banques française renoncent au Davos du désert

Avant lui, Frédéric Oudéa, le directeur général de Société générale, avait annulé sa participation, a annoncé mercredi un porte-parole de la banque française. Mardi, BNP Paribas avait dit que son président, Jean Lemierre, ne se rendrait pas non plus en Arabie saoudite. De son côté, le service de communication d’EDF a fait savoir que "pour l'heure, l’événement figure à l'agenda de son PDG, Jean-Bernard Lévy".

Ces démarches s’ajoutent à celle de la Française Christine Lagarde, directrice du Fonds monétaire international (FMI), qui a reporté le déplacement prévu au Moyen-Orient dans le cadre duquel elle devait participer à l'événement. Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a également annoncé vendredi dernier qu'il n'irait pas à Riyad.

Ailleurs dans le secteur financier, les dirigeants de JPMorgan Chase, de HSBC, de MasterCard, de Standard Chartered, de Ford et du Credit Suisse ont déjà annoncé leur retrait.

Enfin, plusieurs groupes de médias (CNN, Bloomberg, The Economist, le New York Times, CNBC ou encore le Financial Times) ont également annulé la participation de leurs dirigeants ou journalistes à des tables rondes.

Avec AFP et Reuters