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Brésil : le conseiller économique de Bolsonaro visé par une enquête anticorruption

Le parquet fédéral anticorruption du Brésil enquête sur le conseiller économique de Jair Bolsonaro, candidat du Parti social-libéral (PSL) arrivé largement en tête du premier tour de l'élection présidentielle.

Un proche de Jair Bolsonaro, le favori du 2e tour de la présidentielle au Brésil, est inquiété par la justice. Le parquet fédéral anticorruption du Brésil a en effet ouvert une enquête sur son conseiller économique, Paulo Guedes. Il est dans le viseur des enquêteurs dans le cadre d'une fraude aux retraites dans de grandes entreprises publiques.

Selon des informations d'abord révélées par le journal Folha de S. Paulo, les faits allégués se sont produits entre 2009 et 2014 et porteraient sur un milliard de reais (232 millions d'euros environ). La Folha de S. Paulo, qui s'appuie sur des documents judiciaires, précise que Guedes n'est accusé d'aucun fait répréhensible mais qu'il aurait travaillé avec des cadres dirigeants étroitement liés au Parti des travailleurs.

La fraude présumée aurait porté sur sept fonds de pension, dont ceux mis en place par la compagnie pétrolière publique Petroleo Brasileiro, ainsi que par Banco do Brasil, la banque publique Caixa Economica Federal et la poste fédérale. Le parquet enquête sur des investissements dans une société dont Guedes était l'actionnaire majoritaire et sur le versement de dizaines de millions de reais à des inconnus, officiellement comme indemnités pour des interventions lors de conférences économiques.

Jair Bolsonaro a déclaré qu'il ferait de Paulo Guedes son ministre de l'Économie s'il est élu. Il affrontera au second tour de la présidentielle, le 28 octobre, le candidat au Parti des travailleurs (PT), Fernando Haddad.  

Une campagne tendue

Le ton est d’ailleurs monté dans la campagne entre les deux hommes, le favori Jair Bolsonaro traitant son adversaire Fernando Haddad de "canaille" tandis que plusieurs partis décidaient mardi de ne donner aucune consigne de vote.

Les deux finalistes de ce scrutin extrêmement polarisé se sont livrés à une passe d'arme par réseaux sociaux interposés. L'altercation virtuelle est partie d'une proposition de Fernando Haddad, du Parti des Travailleurs (PT).

Le candidat de gauche, qui a obtenu 29   % des voix au premier tour, a proposé à son adversaire (46   %) de signer un engagement commun contre la dissémination de fausses informations sur Internet, mais a essuyé un refus virulent. "La marionnette du corrompu (Lula) me propose de signer une lettre d'engagement contre les mensonges sur Internet, alors que c'est lui qui invente que je vais augmenter les impôts des plus pauvres. C'est une canaille", a déclaré sur Twitter le candidat d'extrême droite. "Nous avons reçu une réponse du même niveau que le candidat", a rétorqué Haddad lors d'une rencontre avec des journalistes à Sao Paulo.

Auparavant, il avait tenté sur Twitter de mettre à mal l'image anti-système de son rival, qui siège à la chambre des députés depuis 1991. "C'est un politicien traditionnel, avec 28 ans de vie politique et peu de services rendus à notre pays. Au deuxième tour, tu ne peux pas te cacher derrière les réseaux sociaux", a écrit le candidat de gauche.

Une allusion au fait que Jair Bolsonaro n'a pas participé aux derniers débats télévisés en raison de l'attentat à l'arme blanche qui a failli lui coûter la vie début septembre. L'ancien parachutiste de l'armée a été hospitalisé trois semaines et a invoqué des raisons médicales pour justifier son absence au dernier débat, jeudi, mais a concédé une longue interview sur une autre chaîne, qui l'a diffusée à la même heure.

Avec AFP et Reuters