Le candidat à la Cour suprême soutenu par Donald Trump, Brett Kavanaugh, est sous le coup d'une deuxième accusation d'inconduite sexuelle, a annoncé dimanche le New Yorker, à quatre jours de l'audition devant le Sénat de la première plaignante.
À quelques semaines des élections de mi-mandat, que les démocrates souhaitent transformer en référendum anti-Trump, un nouveau témoignage vient accabler le candidat soutenu par Donald Trump à la Cour suprême américaine, Brett Kavanaugh.
Une ancienne camarade d’université relate des faits remontant aux années 1983-84, quand Kavanaugh et elle étaient tous deux étudiants à Yale. Dans une interview publiée par le New Yorker, Deborah Ramirez l’accuse de l’avoir contrainte à des attouchements alors qu’elle le repoussait.
Brett Kavanaugh, catholique conservateur, a répliqué dans un communiqué émis par la Maison Blanche, qualifiant l'accusation de Ramirez de "complètement fausse". "Les gens qui me connaissaient à l'époque savent que cela ne s'est pas produit et l'ont dit. Ceci est du dénigrement pur et simple. J'ai hâte de témoigner jeudi pour dire la vérité et défendre ma réputation", a-t-il ajouté.
Ce témoignage s’ajoute à celui de Christine Blasey Ford, psychologue et professeur de psychologie clinique à l'Université de Palo Alto, qui l’accuse également d’inconduite sexuelle. Elle sera entendue jeudi matin par la commission des Affaires judiciaires du Sénat lors d’une audition publique, dont la date a été fixée après des jours de négociations et de bras de fer entre les républicains de la commission judiciaire du Sénat et les avocats de Christine Blasey Ford.
"Malgré les menaces actuelles pour sa sécurité et sa vie, le Dr Ford croit qu'il est important pour les sénateurs de l'entendre directement", ont indiqué les conseils de Christine Blasey Ford. Pour la Maison Blanche, ces allégations relèvent d'une campagne de diffamation menée par les démocrates "afin de détruire un homme bien", a dit une porte-parole.
La commission des Affaires judiciaires mène depuis plusieurs semaines des auditions de confirmation afin de valider la nomination de Brett Kavanaugh à la Cour suprême par le président Trump. La date du vote qui devrait décider de la confirmation de Kavanaugh a été reportée, au regard des dossiers qui s'accumulent sur la table de la commission. Et l'affaire prend un tour particulier, à six semaines des élections intermédiaires du 6 novembre prochain.
Nouvelles preuves d'inconduite de Brett Kavanaugh
L'enjeu de ces auditions est en effet double. Les témoignages de Christine Blasey Ford et de Brett Kavanaugh pourraient ainsi, in fine, peser sur le scrutin, mais aussi sur la désignation du magistrat à la Cour suprême, qui ferait basculer à droite la plus haute juridiction américaine.
Avant la publication de l'article du New Yorker, Donald Trump avait réaffirmé son soutien au juge Kavanaugh et estimé que les accusations tardives portées par Christine Blasey Ford avaient pour but de bloquer le processus de validation de sa nomination à la Cour suprême.
Les démocrates s'inquiètent de voir le juge Kavanaugh, catholique conservateur âgé de 53 ans, devenir l'un des neuf juges à vie de la Cour suprême, dont quatre des huit juges actuels sont déjà de sensibilité conservatrice. Ils redoutent que son arrivée fasse pencher l'institution encore un peu plus vers la droite, avec de possibles conséquences sur le droit à l'avortement notamment.
De son côté, Michael Avenatti – l'avocat de l'actrice porno Stormy Daniels, engagée dans une bataille judiciaire avec Donald Trump – a publié sur Twitter un échange de mails dans lequel il promet à la commission judiciaire du Sénat de nouvelles preuves d'inconduite de Brett Kavanaugh. L'avocat a précisé qu'il ne défendait pas Deborah Ramirez.
Avec AFP et Reuters