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La justice écossaise devrait rendre publique, ce jeudi, sa décision sur un éventuel transfèrement, pour raisons médicales, d'Abdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi, le Libyen condamné à la perpétuité pour l'attentat de Lockerbie (Écosse).

AFP - Le ministre écossais de la Justice a pris sa décision sur le sort d'Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, le Libyen condamné pour l'attentat de Lockerbie (Ecosse), et la rendra publique jeudi, a annoncé mercredi le gouvernement écossais.

Le ministre, Kenny MacAskill, a décidé si Megrahi, qui est atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale, sera autorisé ou pas à rentrer en Libye, et il en fera l'annonce jeudi à 12h00 GMT au siège du gouvernement écossais à Edimbourg, selon cette source.

M. MacAskill dispose de trois options quant à l'avenir de Megrahi: sa libération pour raison de santé, son transfèrement vers une prison libyenne, ou son maintien en détention.

Megrahi a été condamné à la prison à vie avec une peine de sûreté de 27 ans pour l'attentat contre un Boeing 747 de la compagnie américaine Pan Am, qui a explosé le 21 décembre 1988 au-dessus de Lockerbie, une petite ville d'Ecosse, faisant 270 morts.

Le Libyen, 57 ans, a déposé le mois dernier une demande de libération pour raisons médicales. De son côté, Tripoli a sollicité en mai son transfèrement dans une prison libyenne en vertu d'un accord signé entre Londres et la Libye.

La BBC estimait mercredi qu'il serait remis en liberté pour raisons de santé. La semaine passée, des médias britanniques avaient déjà rapporté qu'il serait relâché, sans doute à temps pour le début du ramadan, qui commence le 21 août en Libye.

Mais les Etats-Unis, reprenant le point de vue des familles des victimes américaines de l'attentat, ont fait part de leur opposition à une libération. La Maison Blanche a officiellement déclaré mardi que Megrahi devrait rester en prison en Ecosse.

D'autre part, son transfèrement vers une prison libyenne n'est possible que si aucune action judiciaire le concernant n'est en cours, en vertu de la législation écossaise.

Megrahi a officiellement renoncé mardi à un nouvel appel, après celui perdu en 2002, afin de faciliter la procédure du transfèrement. Mais il reste encore un obstacle, sous la forme d'un appel du parquet toujours en suspens.

La principale conseillère juridique du gouvernement écossais, Elish Angiolini, doit encore décider du maintien ou du retrait de cet appel.

La libération pour raisons de santé est en revanche possible quand bien même il resterait un appel en cours.

Un cancérologue ayant examiné Megrahi en juillet dans sa prison près de Glasgow (Ecosse), a estimé mardi que le Libyen "n'a plus que très peu de temps à vivre". Son cancer s'est "largement répandu" et il ne réagit plus au traitement, a indiqué le professeur Karol Sikora.

La Libye, dont les relations avec les Occidentaux se sont réchauffées depuis qu'elle a renoncé aux armes de destruction massive en 2003 et accepté de verser des compensations aux familles des victimes de l'attentat, a averti que Londres pourrait subir des conséquences économiques si Megrahi n'était pas libéré.