Des marches citoyennes pour alerter les gouvernements sur le climat ont été organisées samedi 8 septembre dans une centaine de pays dont la France ou encore la Thaïlande. Une centaine de manifestations étaient prévues à travers l'Hexagone, notamment à Paris, où "plus de 50   000"   personnes se sont rassemblées d'après les organisateurs, 18   500   d'après la police.

"C'est la plus grande journée d'action pour le climat en France, c'est la preuve que les citoyens sont prêts à demander des comptes et des engagements aux élus qui nous entourent, après un été catastrophique au niveau climatique", a commenté à Clémence Dubois, responsable des campagnes de l'association 350.org en France.

"Le mouvement citoyen pour le climat prend enfin une dimension globale", a estimé Jean-François Julliard, le directeur général de Greenpeace France, interrogé par France 24. "Nous espérons que ces milliers de manifestations à travers la planète aujourd'hui vont sonner comme un électrochoc aux oreilles des gouvernements qui ne veulent pas, malheureusement, prendre de mesures assez importantes pour limiter les conséquences du dérèglement climatique."

Cette mobilisation mondiale, baptisée "Rise for climate" ("Debout pour le climat"), coïncidait à Paris avec un appel lancé sur les réseaux sociaux par un simple citoyen, Maxime Lelong, après la démission de l'ex-ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot.

Parmi les pancartes brandies place de l'Hôtel de Ville, au centre de la capitale, on pouvait lire des slogans tel que : "Climat enjeu mondial agissons" ou encore "La planète s'en remettra, pas nous".

Une mobilisation lancée sur Facebook

Plus de 116   000   personnes s'étaient dites sur Facebook intéressées par cette "Marche pour le climat", et plus de 30   000   avaient exprimé leur volonté d'y participer. "Si on est à 40   000   personnes [effectivement présentes], c'est génial", a espéré Maxime Lelong, estimant qu'au-delà de la mobilisation de ce samedi, "l'aboutissement serait que le gouvernement prenne vraiment conscience du fait que la protection de l'environnement est une priorité".

Parmi les nombreuses autres marches organisées en France, 10   000   personnes environ ont défilé à Lyon, 8   000 à 12   000   personnes se sont rassemblées à Toulouse selon les organisateurs, et 3   500 selon la police. À Lille, les manifestants étaient 4   000, selon la préfecture, et 4   600, selon les organisateurs.

À Marseille, environ 2   500   personnes selon les organisateurs, 700 selon la police, ont défilé samedi matin, en présence notamment du leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

De Manille à San Francisco

De Melbourne à Manille, en passant par Bangkok, où se tient une réunion de préparation de la COP24, des rassemblements du même type ont débuté samedi matin en Asie, où la mobilisation est restée faible.

C'est à Manille que la marche a rassemblée le plus de monde en Asie, avec 800   manifestants. L'un d'eux, habillé en dinosaure, tenait une pancarte "Go Fossil-free" (finissons-en avec les énergies fossiles"). Les Philippines sont en effet très dépendantes des centrales à charbon.

Cette journée d'action durant laquelle doivent se succéder les rassemblements, d’abord en Asie, puis en Europe et enfin en Amérique, est censée culminer avec une grande manifestation aux États-Unis à San Francisco. C’est dans cette ville que se tiendra à partir du 12   septembre le Sommet mondial des villes et entreprises pour le climat, organisé par le gouverneur de Californie en réponse à la politique anti-écologique de Trump.

Avec AFP et Reuters