
Le complotiste américain d'extrême droite Alex Jones a finalement été exclu jeudi définitivement du réseau social Twitter, qui justifie sa décision par des violations répétées de son règlement.
Alex Jones n’est plus le bienvenu sur Twitter. Ce complotiste américain d’extrême droite a vu ses comptes sur le réseau social suspendus définitivement jeudi 6 septembre. "Aujourd'hui [jeudi 6 septembre], nous avons suspendu définitivement @realalexjones et @infowars de Twitter et Periscope [application de vidéo détenue par le groupe]", a indiqué le réseau social. "Nous avons pris cette décision sur la base de nouvelles informations sur des tweets et des vidéos postés hier (mercredi 5 septembre) qui violent notre politique de comportement abusif, après des violations passées de ces comptes", a-t-il ajouté.
Today, we permanently suspended @realalexjones and @infowars from Twitter and Periscope. We took this action based on new reports of Tweets and videos posted yesterday that violate our abusive behavior policy, in addition to the accounts’ past violations. https://t.co/gckzUAV8GL
Twitter Safety (@TwitterSafety) 6 septembre 2018Fondateur d'InfoWars, un site Internet dont le compte Twitter est également clôturé, Alex Jones est une personnalité médiatique devenue une célébrité à la faveur de ses propos et théories du complot, sur une tuerie dans une école primaire en 2012 ou le 11-Septembre.
La décision de Twitter ne devrait pas manquer de susciter la colère du président républicain Donald Trump, qui a déjà affiché sa sympathie pour Alex Jones et a récemment dénoncé une "censure" des idées conservatrices sur les réseaux sociaux. Elle intervient au lendemain de l'annonce par l'administration américaine qu'elle allait se pencher sur une éventuelle violation de la liberté d'expression par les grands réseaux sociaux, accusés de museler les voix conservatrices au profit des opinions progressistes.
"Nous disons la vérité"
Ce thème était même au centre d'une audition, mercredi 5, par les parlementaires américains du patron de Twitter Jack Dorsey. Ce dernier a fermement assuré que les décisions de Twitter n'étaient pas mues par des motivations politiques. Le fondateur du service de micro-messages avait aussi été entendu, aux côtés de la numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg, lors d'une autre audition, toujours au Congrès mercredi sur les soupçons de manipulation politique étrangère via les réseaux sociaux. Alex Jones était présent au Congrès mercredi pour assister à ces auditions et a pris la parole dans les couloirs. Il avait ensuite posté des vidéos sur Twitter, notamment lorsqu'il insultait un journaliste.
Réagissant jeudi sur son site InfoWars à sa suspension, Alex Jones a affirmé : "J'ai été suspendu, non pas parce que nous mentons, mais parce que nous disons la vérité", ajoutant que c'est cet incident avec un journaliste qui a dû entraîner la décision de Twitter.
Twitter revient donc sur son choix, début août, de ne pas suspendre Alex Jones. Cette décision avait fait polémique, d'autant qu'Apple, YouTube (Google), Spotify et Facebook avaient, eux, suspendu les comptes du conspirationniste, accusé d'avoir tenu un discours "haineux" et enfreint les règlements de ces plateformes.
Avec AFP