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Nigéria : une trentaine de soldats tués dans une attaque de Boko Haram

Le groupe Boko Haram a tué au moins 30 soldats jeudi dans l'attaque d'une base militaire dans le nord-est du Nigeria. L'armée nigériane affirme avoir infligé de "lourdes pertes" aux jihadistes.

Une attaque du groupe jihadiste Boko Haram sur une base militaire de l'armée nigériane a fait au moins 30 victimes jeudi 30 août, dans le nord-est du pays.

"Nous avons perdu au moins 30 hommes dans des combats avec les 'terroristes' de Boko Haram qui ont attaqué nos troupes à Zari (près de la frontière avec le Niger) vers 16 h (15 h GMT) jeudi", a confié un officier sous couvert d'anonymat, dans un contexte de forte recrudescence des attaques contre l'armée nigériane.

"Les insurgés sont arrivés en grand nombre dans des camions et transportaient des armes lourdes", a expliqué l'officier. "Ils ont engagé des soldats dans une bataille qui a duré une heure."

"Leur force de frappe a été si puissante que les troupes ont été contraintes de se replier temporairement avant l'arrivée des renforts" terrestres et aériens, a-t-il ajouté.

Les assaillants étaient équipés de "matériel militaire", sans doute dérobé au cours de précédentes attaques et pillages de bases de l'armée, selon une autre source militaire contactée par l'AFP qui donne un bilan similaire de victimes.

Une attaque revendiquée

Cette attaque a été revendiquée dans un court communiqué vendredi soir par une faction de Boko Haram, le groupe de l'État Islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), dont le chef Abou Mosab al-Barnaoui a fait sécession de la branche traditionnelle dirigée par Abubakar Shekau.

L'officier nigérian interrogé a toutefois indiqué que "les 'terroristes' ont également subi de lourdes pertes à la suite du bombardement".

Dans un communiqué officiel publié samedi matin, l'armée de l'air affirme également avoir "détruit deux pick-ups armés et neutralisé plusieurs 'terroristes' à Zari".

Ce village est situé à 27 km de la ville de Damasak, à la frontière avec le Niger, une zone où opère l'ISWAP. S'attaquant rarement aux civils, cette faction cible principalement l'armée nigériane ou la force conjointe régionale, qui ont subi de lourdes pertes dans une accélération des attaques ces dernières semaines.

L'insurrection et sa répression par l'armée a fait plus de 20 000 morts et quelque 2,6 millions de déplacés depuis 2009. Selon des ONG, 11 millions de Nigérians ont un besoin urgent d'aide humanitaire.

Avec AFP