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Disparition du vol MH370 : le rapport final ne lève pas le mystère, colère des familles

Le rapport d'enquête, remis lundi, sur les circonstances de la disparition, il y a quatre ans, du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, n'a pas permis de déterminer les causes du drame, provoquant la colère et la déception des proches des disparus.

Qu'est-il arrivé au vol MH370 de la Malaysia Airlines disparu en 2014 ? Les enquêteurs l'ignorent toujours. "L'équipe est incapable de déterminer la cause réelle de la disparition du MH370", a déclaré à la presse Kok Soo Chon, qui a remis, lundi 30 juillet, un rapport sur les circonstances du drame. "La réponse ne sera connue que si l'on retrouve l'épave", a-t-il admis.

Les enquêteurs ont en outre noté que les commandes de l'appareil ont été délibérément manipulées, vraisemblablement pour modifier la trajectoire de l'avion, sans pour autant être en mesure d'identifier le ou les responsables.

"C'est tellement décevant"

Des proches de disparus espéraient que ce rapport officiel leur apporte des informations leur permettant de faire leur deuil plus de quatre ans après le plus grand mystère de l'aviation civile moderne. Ils n’ont pas caché leur déception lors de la réunion de présentation du rapport. "C'est tellement décevant, je suis frustrée, il n'y a rien de nouveau", a déclaré Intan Maizura Othman, dont le mari était à bord du Boeing qui s'était volatilisé le 8 mars 2014, peu après son décollage de Kuala Lumpur à destination de Pékin.

Cette rencontre s'est transformée en une "vive discussion" au cours de laquelle des proches ont exprimé leurs frustrations, a-t-elle ajouté. "Beaucoup ont posé des questions", a déclaré pour sa part G. Subramaniam, qui a perdu un fils dans l'avion, mais "des réponses insatisfaisantes ont provoqué de la colère de nombreux" proches.

"Nous espérons que ces erreurs ne se reproduiront pas et que des mesures ont été mises en place pour les éviter à l'avenir", a déclaré pour sa part Grace Nathan dont la mère, Anne Daisy, se trouvait à bord.

"Bonne nuit, Malaysian trois sept zéro"

Le rapport, épais de 495 pages indique toutefois qu'un enchaînement de dysfonctionnements a pu contribuer à la disparition de l'appareil, évoquant notamment le non-respect des procédures et des consignes.

La dernière communication de l'avion émanait de son commandant de bord, Zaharie Ahmad Shah, qui a adressé le message "bonne nuit, Malaysian trois sept zéro" lorsqu'il a quitté l'espace aérien malaisien.

Les théories les plus diverses ont été avancées pour expliquer la disparition de l'appareil, qui avait apparemment largement dévié de sa trajectoire de vol prévue, allant du détournement – mais vers où ? – à un suicide du commandant de bord. "Nous ne pensons pas que l'événement puisse être le fait des pilotes", a déclaré Kok Soo Chon tout en disant ne pouvoir exclure aucune possibilité. "Nous ne pouvons pas exclure qu'il y ait eu une intervention illégale de la part d'une tierce personne", a-t-il ajouté.

Des recherches historiques

En mai, la Malaisie a mis fin à des recherches sous-marines, à financements privés, de l'épave de l'appareil, qui assurait une liaison entre Pékin et Kuala Lumpur le 8 mars 2014, avec 239 personnes à bord.

Les recherches qui ont couvert 112 000 km² dans le sud de l'océan Indien pendant trois mois ont pris fin le 29 mai, sans résultats probants. Il s'agissait de la deuxième grande opération de recherche après celle menée par l'Australie, la Chine et la Malaisie, qui a porté sur une zone de 120 000 km² et a pris fin l'an dernier.

Les recherches maritimes les plus importantes de l'histoire, qui avaient été entamées après la disparition de l'appareil en 2014 sous la direction de l'Australie, en coopération avec la Malaisie et la Chine, pays d'où la majorité des victimes sont originaires, avaient été interrompues en janvier 2017.

Une vingtaine de débris découverts sur le littoral de l'océan Indien au large de l'Afrique de l'Est – loin de la zone de recherches – ont été identifiés, et les autorités ont affirmé qu'ils provenaient probablement ou certainement à l'appareil. Mais ces découvertes n'ont pas permis d'élucider le mystère.

Avec AFP et Reuters