Des internautes ont remarqué que l'outil de traduction de Google nageait en plein délire prophétique face à certains groupes de mots. Évidemment, de nombreuses théories farfelues émergent ça et là...
S’il l’on devait écrire le scénario d’un film de trésors et d’aventures, dont l’action se déroulerait aujourd’hui même, on pourrait indéniablement s’inspirer de cette "affaire" qui secoue depuis plusieurs jours le Web outre-Atlantique. Tout débute il y a environ une semaine sur le réseau social Reddit, lorsque plusieurs internautes font part de leurs étranges observations après avoir utilisé l’outil de traduction de Google, Google Translate (Google Traduction en France).
En tapant 19 fois le mot "dog", et en effectuant une traduction de l’anglais au maori, voici ce que propose Google Traduction : "Doomsday Clock is three minutes at twelve. We are experiencing characters and a dramatic developments in the world, which indicate that we are increasingly approaching the end times and Jesus’ return." Autrement dit : "L’horloge de l’Apocalypse est à trois minutes de minuit. Nous rencontrons des personnages et des événements dramatiques dans le monde, qui indiquent que nous nous rapprochons toujours plus de la fin des temps et du retour de Jésus." Grosse ambiance, alors que la logique aurait voulu que l’on voit apparaître 19 fois la traduction de l’un des mots désignant l’une des créatures les plus délicieuses de cette planète.
Des Redditors ont constaté que le phénomène se reproduisait avec d’autres mots, toujours accumulés à la manière d’onomatopées. Par exemple, la multiplication du mot "ag", du somalien à l’anglais cette fois, est traduite par : "Avec, comme résultat, le nombre total des membres de la tribu des fils de Gershon, qui se chiffrait à 150 000." Oui, ceci n’a aucun sens. Du moins pas pour nous.
Et les variantes continuent, également lisibles en français.
Une question : pourquoi ?
Comme le rapporte Motherboard, nombre sont ceux qui sur Twitter attribuent, avec plus ou moins de sérieux, ces actes aux forces du Mal, qui auraient donc trouvé en Google Traduction leur nouveau porte-voix. Sur le subreddit r/TranslateGate, l’hypothèse de la réappropriation par l’outil de traduction du contenu d’e-mails et autres messages privées a aussi été avancée. Une théorie dont s’est défendu Google auprès de plusieurs médias, par la voix de son porte-parole Justin Burr : "Google Traduction se perfectionne en s’appuyant sur [du contenu] disponible sur le Web, et n’utilise en aucun des messages privés. Le système n’y a tout simplement pas accès." Pour la firme de Mountain View, il s’agit avant tout "d’une réponse au non-sens par le non-sens".
Pour la firme de Mountain View, il s’agit avant tout "d’une réponse au non-sens par le non-sens"
Une hypothèse pourrait toutefois prévaloir, à en croire Alexander Rush, professeur assistant à Harvard qui étudie le traitement du langage naturel et la traduction informatique : celle de l'"assimiliation", si l’on devait lui donner un nom. Le système de traduction de Google étant basé depuis quelques années sur le machine learning, ou l’entraînement de neurones artificiels, l’IA de Google, pour traduire tout ce qu’on lui demande, a ingurgité des quantités astronomiques de textes traduits directement par le cerveau humain. Pour Rush, il se peut que l’IA ait pu en quelque sorte "halluciner", à la manière de Deepdream, l’intelligence artificielle de Google qui voyait des chiens dans la plupart des images qu’on lui demandait d’interpréter.
Les textes les plus traduits au monde étant des textes religieux, il est possible que l’IA de Google ait été entraînée à partir d’extraits de la Bible ou de tout autre livre sacré, la poussant à interpréter des suites de mots courts, proche de la psalmodie, comme des phrases plus ou moins mystiques.
Malgré tout, chez Google, on se refuse à confirmer que l’outil Translate a été au contact de religieux. De peur, probablement, de se frotter à un sujet aussi épineux que la religion…
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