logo

Peine de 10 ans de prison confirmée pour Christine Rivière, surnommée "Mamie Jihad"

Christine Rivière, la mère d'un jihadiste qui s'est rendue trois fois en Syrie, a été condamnée en appel à dix ans de prison assortis d'une peine de sûreté des deux tiers.

La Cour d'appel de Paris a confirmé, mardi 3 juillet, la condamnation de Christine Rivière, mère d'un jeune Français devenu "émir" jihadiste de l'organisation État islamique (EI), à dix ans de prison assortis d'une peine de sûreté des deux tiers.

En première instance, le tribunal correctionnel avait estimé que cette femme âgée de 53 ans, arrêtée en 2014 après trois séjours en Syrie et surnommée "Mamie Jihad" par médias et enquêteurs, avait montré un "engagement sans faille" sous la bannière de l'EI, "contribué au renforcement logistique" du groupe et encouragé son fils.

Il lui est aussi reproché d'avoir joué les agents recruteurs auprès de jeunes candidates au jihad. La Cour d'appel a ajouté à ces incriminations le financement d'entreprise terroriste.

Christine Rivière, a écouté en visio-conférence l'énoncé de l'arrêt de la Cour d'appel depuis la prison de Poitiers, où elle est détenue, et n'a pas fait de commentaire. Elle avait déclaré en première instance avoir seulement voulu rendre des "services" et accompagner son cadet, Tyler Vilus, pionnier des filières jihadistes françaises en Syrie.

Convertie à un islam radical dans le sillage de son cadet

L'enquête avait mis en lumière la relation fusionnelle entre Tyler Vilus et Christine Rivière, née en 1965 dans une famille de forains et convertie en 2011-2012 à un islam radical dans le sillage de son cadet. Arrêté en juillet 2015 en Turquie et aujourd'hui détenu en France, il est soupçonné d'avoir connu en Syrie des membres de la cellule qui a planifié et commis les attentats meurtriers du 13 novembre 2015.

Lors de l'instruction, elle avait déclaré avoir effectué ses séjours en Syrie, entre l'été 2013 et le mois d'avril 2014, pour rester auprès de lui jusqu'au probable "martyre".

Pour son avocate, Me Thomas Klotz, l'enjeu de ce procès en appel était d'"essayer de faire comprendre qui [était] Christine Rivière, comment de tels faits [pouvaient] être commis par une femme de son âge dans ce contexte".

"Il y avait une dimension psychiatrique et psychologique qu'on aurait voulu faire entendre davantage qu'en première instance lors de cet appel, a-t-il souligné. Force est de constater que nous n'avons pas été suivis par la cour."

Avec Reuters