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Ali Khamenei nomme un nouveau chef du pouvoir judiciaire

Membre du puissant Conseil des Gardiens, Sadegh Ardeshir Larijani (à droite) succède à l'ayatollah Shahroudi à la tête du pouvoir judiciaire iranien. Il devra notamment décider du sort des 200 manifestants encore détenus dans le pays.

AFP - Le guide suprême iranien Ali Khamenei a nommé Sadegh Ardeshir Larijani comme nouveau chef du pouvoir judiciaire, a rapporté samedi la télévision d'Etat.

M. Larijani, qui est un religieux avec rang d'hodjatoleslam, remplace l'ayatollah Mahmoud Hachémi Shahroudi, avec un mandat de cinq ans.

Le nouveau chef du pouvoir judiciaire, né en 1960 dans la ville sainte irakienne de Najaf, est le frère du président du Parlement Ali Larijani.

Il est membre depuis 2001 du Conseil des gardiens, un des organes les plus puissants de la République islamique.

L'ayatollah Shahroudi a dirigé le pouvoir judiciaire pendant dix ans. Son successeur est le troisième à le diriger depuis que Ali Khamenei a été nommé guide suprême en 1989.

M. Larijani est issu d'une famille de religieux. Son père, l'ayatollah Mirza Hashem Amoli, s'était réfugié en Irak au début des années 1930 pour échapper aux persécutions du régime Pahlavi.

Le décret de nomination l'engage à appliquer une justice "rapide et facile".

"Il est naturel d'attendre que les piliers judiciaires soient sains, les verdicts rendus avec certitude rapidement et facilement", selon les termes du décret cités par la télévision.

Sa nomination intervient à un moment crucial pour le pouvoir judiciaire, dominé par les conservateurs, qui doit décider du sort des manifestants détenus à la suite de la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin.

Environ 200 hommes politiques, journalistes et manifestants sont encore derrière les barreaux, alors que 110 ont comparu devant un tribunal de Téhéran pour leur rôle supposé dans les manifestations qui ont fait environ 30 morts selon les autorités.

L'ayatollah Shahroudi avait enjoint le mois dernier ses subordonnés à régler rapidement le sort de ceux qui étaient encore détenus.

La nomination de M. Larijani coïncide avec des accusations du candidat malheureux à la présidentielle Mehdi Karoubi selon lesquelles des manifestants détenus ont été violés, torturés et battus à mort.

Les autorités iraniennes ont démenti les cas de viols.

Un haut responsable de la police, Asghar Jafari, a estimé que le nouveau chef de la justice devrait ignorer les critiques des organisations occidentales de défense des droits de l'Homme et appliquer la loi islamique.

"Pourquoi devrions-nous préférer satisfaire les Occidentaux, qui ne sont jamais contents de ce que nous faisons, plutôt que (nous occuper de) la sécurité de notre propre peuple", a dit l'officier cité par l'agence officielle Irna.

Il a également exhorté la justice à recourir au châtiment islamique dans les cas de vol. "Cela ne fait aucun doute, si le châtiment de Dieu est appliqué, 99% des vols ne se produiraient pas".

L'amputation fait partie du code pénal pour le vol, mais elle est rarement appliquée en Iran.

Les groupes occidentaux de défense des droits de l'Homme ont à plusieurs reprises exprimé leur inquiétude face aux violations des droits de l'Homme en Iran, notamment les exécutions en masse, les peines de mort contre les mineurs et l'execution par lapidation.