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Emmanuel Macron retrouve la chancelière allemande Angela Merkel mardi près de Berlin, pour un sommet franco-allemand, dix jours avant le Conseil européen de Bruxelles. Ils évoqueront les tensions politiques autour des migrants.

Réforme de l'Europe post-Brexit et tensions politiques autour des migrants   : Angela Merkel, politiquement fragilisée, retrouve Emmanuel Macron mardi 19 avril en Allemagne pour tenter d'afficher un front uni, à 10 jours d'un sommet de l'Union européenne.

La réforme de la zone euro, à laquelle la rencontre dans le cadre d'un conseil des ministres franco-allemand doit surtout être dédiée, risque toutefois de passer à l'arrière-plan au moment où l'accueil des migrants fait de nouveau voler en éclats la cohésion européenne et met à rude épreuve la coalition gouvernementale de la chancelière allemande.

La réunion, qui rassemble aussi les principaux ministres des deux pays, se tient au château baroque de Meseberg, une résidence officielle du gouvernement au nord de Berlin.

L'Italie, en première ligne depuis des années face à l'afflux des demandeurs d'asile, a déclenché une nouvelle crise dans l'UE après la décision de son ministre de l'Intérieur Matteo Salvini (extrême droite) de refuser d'accueillir un bateau chargé de migrants venus d'Afrique. Après une odyssée d'une semaine en Méditerranée, les 630 migrants de l'Aquarius sont finalement arrivés dimanche en Espagne.

Dans cette crise, Angela Merkel et Emmanuel Macron sont d'accord sur un point : la gestion des migrants doit être européenne, alors que des pays comme la Pologne et la Hongrie refusent d'ouvrir leurs frontières et que la pression pour le "chacun pour soi" ne cesse de croître.

Macron retrouve Merkel pour un sommet franco-allemand en pleine crise migratoire

Merkel menacée par son ministre de l'Intérieur

La chancelière, qui dirige l'Allemagne depuis près de 13   ans, a désespérément besoin d'une avancée, au plus tard lors du sommet des 28 et 29   juin à Bruxelles.

Lundi, son ministre de l'Intérieur Horst Seehofer, représentant l'aile droite de sa coalition gouvernementale, lui a donné deux semaines jusqu'à ce sommet pour réduire le flux de migrants au niveau européen, faute de quoi il ordonnera début juillet de "refouler immédiatement" les demandeurs d'asile arrivant aux frontières allemandes en provenance d'un autre pays européen.

Peu importe pour lui les conséquences, y compris son propre limogeage qui conduirait à la chute de la coalition gouvernementale dans la première économie européenne.

Personne n'escompte un accord des Européens fin juin sur une réforme du règlement de Dublin, qui stipule que les demandeurs d'asile seront renvoyés dans leur pays d'arrivée. Mais Paris et Berlin pourraient s'accorder sur un renforcement massif de Frontex, l'agence qui patrouille les côtes européennes, sur la création de centres de tri en Afrique et sur l'harmonisation du droit d'asile.

La chancelière dit aussi vouloir nouer des accords bilatéraux de reconduite des migrants avec les pays d'arrivée, l'Italie ou encore la Grèce.

Avec AFP et Reuters