Entre 93 000 et 250 000 opposants à la politique économique et sociale d'Emmanuel Macron ont manifesté samedi en France. Une mobilisation placée sous le signe de l'union entre syndicats, partis politiques de gauche et associations.
Les opposants à Emmanuel Macron avaient promis une "marée populaire", samedi 26 mai, à l'appel d'une soixantaine d'organisations, syndicats, partis politique et associations.
Près de 190 manifestations et rassemblements ont été recensés dans toute la France, selon l'association altermondialiste Attac, l'une des soixante organisations à l'origine de cette journée d'action.
Cette manifestation marque un tournant dans la contestation sociale, qui était jusqu'à présent circonscrite à des mouvements catégoriels : cheminots, fonctionnaires ou encore travailleurs des maisons médicalisées (Ehpad) et retraités.
Selon la préfecture de Police, le défilé parisien aurait rassemblé 21 000 participants. Le cabinet Occurrence, mandaté par plusieurs médias français, parle lui de 31 700 personnes. Des chiffres que conteste la CGT qui affirme que 80 000 manifestants ont battu le pavé à Paris.
Pour le syndicat, 250 000 personnes ont participé aux manifestations à l'échelle nationale. Le ministère de l'Intérieur parle lui de 93 315 manifestants à travers le pays.
"La mobilisation n'a pas été à la hauteur de ceux qui l'ont organisé", juge Stéphane Sirot, spécialiste de l'histoire des grèves, interrogé par France 24. "On connait la force de frappe de la CGT. On peut se dire qu'elle n'a pas réussi à convaincre ses adhérents de la pertinence de rejoindre la manifestation."
Une ambiance festive dans les cortèges
Dans le cortège parisien, l'envoyée spéciale de France 24, Marie Schuster décrit une ambiance particulièrement festive, les manifestants défilant en musique. "Il y a plusieurs types de profils présents : le retraité qui manifeste contre la hausse de la CSG, des salariés d'Air France, des étudiants…", décrit-elle.
La "marée populaire" est organisée par une soixantaine d'organisations : des syndicats comme la CGT, Union solidaires, la FSU, des partis politiques, comme La France insoumise, le NPA (Nouveau parti anticapitaliste) ou le PCF (Parti communiste français), ainsi que des associations comme Attac et la Fondation Copernic.
Un dispositif de sécurité conséquent
La Préfecture de police de Paris avait prévenu dès vendredi qu'elle procéderait à de "nombreux contrôles" en amont du cortège pour détecter d'éventuelles armes et personnes violentes. Environ 1 400 policiers étaient mobilisés sur le terrain pour assurer la sécurité, a-t-on précisé.
Selon elle, 39 personnes ont été arrêtées en marge et pendant la manifestation, dont 26 ont été placées en garde à vue, notamment pour port d'arme, rébellion ou participation à un groupement en vue de commettre des violences.
Sur BFM TV, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb a provoqué un tollé en estimant que les manfiestants étaient les complices passifs des casseurs
"Il faut que les personnes qui veulent exprimer leur opinion, puissent s'opposer aux casseurs", a estimé l'ancien maire de Lyon, appelant les manifestants à "ne pas être complices de ce qui se passe par leur passivité".
Avec AFP et Reuters