Dans la presse ce lundi 21 mai : les réactions à la réélection de Nicolas Maduro au Venezuela, un rapport du parlement britannique demandant plus de fermeté à l’égard des oligarques russes, les États-Unis et la Chine renoncent à la guerre commerciale, et la prévisibilité de Donald Trump.
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Dans la presse, ce matin, les réactions à la réélection de Nicolas Maduro, reconduit sans surprise hier à la tête du Venezuela pour un second mandat jusqu'en 2025.
«Le commandant Nicolas Maduro a emporté cette élection totalement légitime, organisée sans la moindre fraude et va poursuivre la révolution», annonce le compte de la «révolution bolivarienne» sur Twitter. «On a gagné une nouvelle fois. Nous sommes la force de l’histoire transformée en victoire populaire permanente», a déclaré le président sortant, cité par le journal d’opposition El Universal. Ce dernier rapporte que Nicolas Maduro «demande aux trois candidats qui se sont présentés contre lui et aux responsables politiques qui ont appelé au boycott de cette élection d’entamer un dialogue pour régler leurs différends et affronter la crise que traverse le pays». Des propos apaisants auxquels l’autre grand journal d’opposition, El Nacional, répond en écrivant qu’il «n’existe pas de dignité collective, sans dignité individuelle» et que «la récupération de la dignité va de pair avec la récupération de la démocratie» balayée, selon le journal, par la «révolution bolivarienne» que Nicolas Maduro prétend défendre.
Pas encore de réactions du côté des médias à Cuba. L'île constitue l’un des principaux soutiens à l’actuel gouvernement vénézuélien, avec la Russie, dont le journal Kommersant a dépêché un envoyé spécial pour assister à l’élection d’hier. Une présidentielle finalement remportée par «les partisans du socialisme du 21e siècle», estime le quotidien russe, impressionné par la mobilisation des défenseurs des «idéaux de la révolution bolivarienne». Cet enthousiasme contraste avec les critiques très vives formulées ailleurs dans le monde, et notamment au Chili, où le journal Libero dénonce une élection «totalement viciée», dénuée de tout critère démocratique : indépendance, légalité, transparence, fiabilité. Aux États-Unis, The New York Times évoque une victoire de Maduro qui devrait beaucoup à la «désillusion» de ses compatriotes, découragés par l’inflation galopante, la faim, la criminalité et la faillite du système de santé. Des maux qui ont aussi poussé des dizaines de milliers de Vénézuéliens à quitter leur pays. D’où le dessin de Bonil, publié sur Twitter, qui montre Nicolas Maduro jetant dans les urnes un seau plein du sang de ses opposants.
Il est aussi beaucoup question du rapport publié aujourd’hui par la Chambre des communes britannique sur l’attitude à adopter à l’égard de la Russie. D’après The Independent, la commission des affaires étrangères demande au gouvernement de mettre en œuvre des actions plus vigoureuses contre les flux d’argent russe circulant au Royaume-Uni, en critiquant le fait que «la rhétorique robuste» de la Première ministre Theresa May, après l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergeï Skripall sur le sol britannique, n’ait pas été suivie d’effet, effacée, en vérité, par le panneau «'business as usual' (tout continue comme d’habitude) suspendu à la porte du Royaume-Uni». Cette situation nuirait à la sécurité nationale, selon des députés cités par The Daily Mirror, qui évoque la façon dont les actifs stockés et blanchis par la City de Londres seraient utilisés par Vladimir Poutine pour «subvertir les règles du droit international et déstabiliser les alliés occidentaux».
Un mot, également, de la décision de la Chine et des États-Unis de renoncer à toute guerre commerciale, annoncée ce week-end à Washington et à Pékin. Cette décision est visiblement bien accueillie en Chine, où le dessin de Cai Meng pour The China Daily défend les avantages de la «coopération» et critique les inconvénients de la guerre commerciale, qu'il compare au fait de rouler dans une voiture qui aurait des pneus carrés. Moins imaginatif, et surtout moins optimiste, The Washington Post estime pour sa part que «la guerre commerciale» promise par Donald Trump a de toute façon déjà été gagnée par Pékin.
Entre Donald Trump et The Washington Post, l’heure de la réconciliation n’est décidément toujours pas arrivée. Ce matin encore, le quotidien étrille la supposée nature imprévisible du président américain. «Pour la Corée du Nord, et d’autres défis, le président Trump peut réussir là où d’autres ont échoué, parce qu’il est si imprévisible, nous dit-on». «Mais en réalité, il est le plus prévisible des présidents», cingle le journal, expliquant que Donald Trump est prévisible «parce que ses décisions reposent sur ses instincts et ses préjugés», acquis pour la plupart il y a des décennies et dont nul ne saurait le détourner. «Dans la mesure où ces préjugés sont connus, ses décisions ne devraient pas surprendre», écrit le journal, qui cite, parmi ces idées toutes faites, le fait que les pays alliés peuvent jouer le rôle de crétins, que les dictateurs sont forts et savent prendre des décisions, et sont à ce titre respectables, que les gens riches ont tendance à mieux savoir que les autres, et que les intellectuels ne doivent pas être crus, que les déficits commerciaux sont le signe ultime de la faiblesse nationale et que les industries de main d’œuvre sont l’alpha et l’oméga de l’économie… et que tout ce qu’a fait Barack Obama doit être défait.
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