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Expulsé des États-Unis, un imam est accueilli avec faste à Sanaa

Mohamed Ali Hassan al-Moayad, imam yéménite condamné aux États-Unis pour soutien financier au terrorisme et expulsé dans son pays, a été accueilli à Sanaa par trois ministres ainsi que des délégations tribales et des chefs de partis.

AFP - Un accueil particulièrement chaleureux a été réservé mardi à un imam yéménite, Mohamed Ali Hassan al-Moayad, condamné aux Etats-Unis à 75 ans de prison pour soutien financier au terrorisme et expulsé sur ordre d'un juge fédéral américain, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'imam de 61 ans et son assistant, Mohamed Zayed, 34 ans, sont arrivés à l'aéroport de Sanaa où les attendaient pas moins de trois ministres (Affaires étrangères, droits de l'Homme et Justice), des délégations tribales et des chefs de partis politiques, dont Abdallah al-Ahmar, qui dirige le puissant al-Islam, formation islamiste et tribale.

Le religieux, malade, n'a pas fait de déclaration et a été conduit dans un hôpital pour des examens médicaux, ont indiqué ses proches, dont l'un a affirmé, sous le couvert de l'anonymat, que c'était "un grand jour".

Le 7 août, le juge Dora Irizarry, du tribunal fédéral de New York Est à Brooklyn, a condamné M. Moayad, au nombre de mois de prison qu'il a déjà purgés, alors qu'un précédent arrêt en appel en octobre 2008 avait annulé sa première condamnation datant de 2005, au motif que des témoignages "non-pertinents" avaient été inclus dans l'affaire.

Mohamed Ali Hassan al-Moayad, ancien imam de la principale mosquée de Sanaa, et son assistant avaient été arrêtés en 2003 à Francfort (Allemagne), extradés et jugés aux Etats-unis pour soutien au terrorisme.

Ils ont conclu le 7 août avec la justice un accord à l'amiable permettant d'éviter un nouveau procès. Ils ont seulement plaidé coupables d'avoir fourni de l'aide matérielle au mouvement palestinien Hamas et se sont engagés à ne pas contester devant la justice leur expulsion.

Ils ont demandé à être renvoyés au Yémen qui plaidait pour leur libération.

Au moment de leur arrestation en 2003, le ministre américain de la Justice John Ashcroft avait alors accusé l'imam d'avoir "personnellement remis à Oussama ben Laden (chef d'Al-Qaïda) 20 millions de dollars réunis par les soins de son réseau". Ces informations avaient été ensuite battues en brèche par