
Alors que les Taliban ont tué cinq policiers afghans au sud de Kaboul, les autorités craignent que le regain de violence dans le pays n'empêche la tenue des élections présidentielle et provinciales dans plusieurs districts, le 20 août.
Des activistes talibans et des kamikazes ont tué cinq policiers, lundi, en attaquant des bâtiments publics au sud de Kaboul, ont rapporté responsables et habitants.
Zabihullah Mujahid, porte-parole des Taliban, a déclaré à Reuters que six kamikazes munis de ceintures d'explosifs avaient pris pour cibles des bâtiments-clés à Pule Alam, capitale de la province de Logar située à une heure de voiture de la capitale.
Etaient notamment visés les bureaux du gouverneur, des postes de police et des locaux électoraux, a-t-il précisé. Selon des informations officieuses de la police de Pule Alam, trois des kamikazes au moins auraient péri et deux autres auraient été arrêtés.
Des affrontements se poursuivaient lundi après-midi et des habitants ont signalé des hélicoptères de combat américains Apache qui survolaient la ville sur fond de tirs sporadiques.
A l'approche des élections présidentielle et provinciales du 20 août, la question sécuritaire est devenue le problème numéro un des autorités afghanes et de la communauté internationale. Les violences ont effectivement atteint des records absolus ces dernières semaines dans le pays, notamment depuis que les Taliban ont appelé les Afghans à boycotter les élections et à prendre les armes pour mener le djihad contre les "envahisseurs étrangers", le 30 juillet.
Près d'une centaine de bureaux de vote pourraient ainsi rester fermés si la situation ne s'améliore pas d'ici le scrutin dans dix districts du pays, selon Zekria Barakzaï, le chef adjoint de la Commission électorale indépendante.
"Si (...) la sécurité n'est pas assurée et que des zones ne sont pas sous contrôle gouvernemental (...), la Commission va être confrontée à de graves problèmes", a-t-il déclaré lundi, en précisant que 93 bureaux de vote - sur environ 7 000 que compte le pays - devraient rester fermés le jour du vote, en l'absence d'amélioration.
"Notre position est que là où il n'y a pas de sécurité, où la Commission électorale ne peut pas se rendre, (...) nous ne serons pas capables de faire quoi que ce soit car les élections nécessitent un environnement pacifique", a-t-il poursuivi.
La liste finale des zones où ces élections pourront avoir lieu devrait être publiée le 15 août, a-t-il ajouté.
L'Afghanistan compte plus de 300 districts répartis dans 34 provinces.
Les troupes internationales et afghanes mènent depuis fin juin des opérations d'envergure pour chasser les Taliban et les autres insurgés des zones qu'ils contrôlent, essentiellement dans le sud du pays, et y permettre la tenue des élections.