À la veille de sa visite à Washington, Emmanuel Macron a insisté dans une interview sur Fox News sur la "relation spéciale" qu'il a avec Donald Trump, et a exprimé l'espoir de le voir changer d'avis sur la question de l'Iran.
C’est à Fox News, la chaîne préférée de Donald Trump, qu’Emmanuel Macron a accordé une interview avant de s’envoler pour les Etats-Unis pour une visite d’Etat. Il a insisté sur le lien particulier existant entre lui et son homologue américain.
"Nous sommes sur la même ligne" notamment concernant la lutte contre le terrorisme et contre l'Etat islamique et "nous avons une relation personnelle très forte", a souligné le chef de l'Etat français dans cet entretien en anglais accordé depuis son bureau de l'Elysée à la chaîne conservatrice très prisée des électeurs de Donald Trump.
"Nous avons une relation très spéciale parce que nous sommes tous les deux des dissidents du système, ajoute-t-il. L'élection du président Trump était inattendue dans votre pays et mon élection était probablement inattendue dans le mien, et nous n'appartenons pas au système politique classique."
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Fox News (@FoxNews) 23 avril 2018" Je n'ai aucun plan B pour le nucléaire contre l'Iran"
Dans cet entretien diffusé dimanche 22 avril, le président français a également énuméré ses arguments pour convaincre le président américain dans les dossiers qui les opposent.
Première pomme de discorde, l'Iran et l'accord sur le programme nucléaire de Téhéran âprement négocié en 2015, que Donald Trump menace de "déchirer" et que Paris tente avec ses partenaires européens de sauver. Le président américain a donné aux signataires européens jusqu'au 12 mai pour "réparer les affreuses erreurs" de ce texte, faute de quoi il refusera de prolonger l'assouplissement des sanctions américaines contre la République islamique.
"Est-ce que cet accord est parfait ? (...) non", a souligné Emmanuel Macron. "Mais vous avez une meilleure option ? Je ne la vois pas (...) Je n'ai aucun plan B pour le nucléaire contre l'Iran". "Ma position, c'est de dire : 'Ne quittez pas l'accord tant qu'on n'a pas de meilleure option pour le nucléaire et complétons' l'accord avec un contrôle de l'activité balistique et politique de l'Iran dans la région", a-t-il ajouté.
La Maison Blanche se prépare à accueillir @EmmanuelMacron pic.twitter.com/7a92Bvz1fZ
Sonia Dridi (@Sonia_Dridi) 22 avril 2018"Créer cette nouvelle Syrie"
L'autre appel lancé par le chef de l'Etat à son homologue concerne la question des droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium. Donald Trump doit décider le 1er mai de maintenir ou non leur exemption pour l'Union européenne."On ne fait pas de guerre commerciale avec ses alliés", a une nouvelle fois souligné Emmanuel Macron.
Quant à la Syrie, où la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont mené mi-avril pour la première fois depuis 2011 des frappes coordonnées contre l'arsenal chimique de Bachar al-Assad, il a mis en garde contre tout départ précipité : "Le jour où nous aurons terminé la guerre contre l'Etat islamique, si nous partons définitivement et complètement, même sur le plan politique, nous laisserons le terrain au régime iranien, Bachar al-Assad et ses hommes et ils prépareront une nouvelle guerre".
"Donc mon point de vue, c'est que même après la fin de la guerre contre l'EI, les Etats-Unis, la France et leurs alliés, tous les pays de la région, même la Russie et la Turquie, ont un rôle à jouer pour créer cette nouvelle Syrie", a-t-il précisé.
Neuf mois après leur "dîner entre amis" de la Tour Eiffel et les gestes d'amitié qui avaient rythmé la visite du couple présidentiel américain à Paris, Emmanuel Macron s’est également offert un clin d'oeil au slogan de campagne de Donald Trump, en exprimant le souhait de "rendre à la France sa grandeur" .
Avec AFP et Reuters