En analysant une fraction d'empreinte digitale visible sur une photographie postée sur l'application de messagerie, des enquêteurs sont parvenus à démanteler un réseau de trafiquants de drogue au Pays de Galles.
L'analyse d'empreintes digitales par des enquêteurs et des forces de police lors d'affaires criminelles n'a rien d'une nouveauté. Mais si cette technique figure encore aujourd'hui comme un atout indispensable dans l'élucidation de crimes ou de délits, les enquêteurs peuvent désormais compter sur un tout nouveau savoir-faire en la matière.
Au Pays de Galles, la police est parvenue à identifier un trafiquant de drogue à l'aide d'une simple photographie retrouvée dans le téléphone portable d'une personne arrêtée dans la ville de Bridgend, rapporte la BBC. La photo en question laisse entrevoir la paume de la main d'un individu exhibant plusieurs cachets d'ecstasy. Une image elle-même accompagnée de plusieurs messages : "Qu'est-ce que tu veux acheter ?" ou "Voici la marchandise que j'ai à vendre".
C'est ce cliché que les policiers ont analysé dans les moindres détails, avec l'aide de la police scientifique, et qui a trahi l'homme à l'origine de ces messages.
Cette technique d'analyse d'empreinte digitale à partir d'une photographie a été qualifiée de "révolutionnaire" par les enquêteurs en charge de l'affaire. Et pour cause, celle-ci a permis l'arrestation de dix autres suspects, dont certains ont été condamnés.
Mais c'est également une petite revanche pour les autorités qui, par le passé et à plusieurs reprises, se sont attaquées avec véhémence à WhatsApp et à sa politique de chiffrement des données.
Un progrès technologique à nuancer ?
Si la police galloise s'est assez logiquement réjouie de cette prouesse technologique, Numerama tempère toutefois ce succès et le remet en perspective. Car si elle peut s'avérer très utile dans le cadre d'affaires criminelles, la très haute résolution des photographies rendue possible par nos téléphones mobiles ne nous rendrait-elle pas tous vulnérables ? "En laissant la pulpe de ses doigts, on prend le risque qu’elle puisse servir à un tiers malveillant qui en aurait besoin pour déverrouiller un terminal", suggère le site.
Dans l'un de ses travaux publié en janvier 2017, Isao Echizen, professeur à l’Institut national d’informatique au Japon, soutenait déjà cette théorie. Il affirmait ainsi que, grâce à la haute qualité des photos de nos téléphones mobiles, les empreintes digitales d'un individu peuvent être extraites à partir d'une simple et banale photographie où des doigts apparaissent.
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