A la une de la presse, lundi 9 avril, les réactions à l’attaque de grande ampleur de samedi contre Douma, en Syrie. Une attaque chimique présumée, attribuée au régime. Et la visite de prince héritier d’Arabie saoudite en France.
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A la une de la presse, ce matin, les réactions à l’attaque de grande ampleur, samedi, à Douma, en banlieue de Damas - une attaque chimique présumée, attribuée à l’aviation syrienne.
Cette attaque provoque l’indignation de la communauté internationale, notamment des Etats-Unis, où Donald Trump a promis que Bachar Al-Assad paiera «le prix fort» pour ce bombardement - un avertissement à la une du quotidien britannique The Times, qui montre un enfant de Douma accueilli à l’hôpital souffrant de problèmes respiratoires. Une photo semblable à celle qui fait la une d’Arab News, où l’on voit, là encore, un enfant recevant une assistance en oxygène. «L’attaque chimique de la Douma entraîne une condamnation globale», titre le journal saoudien, qui attribue, lui aussi, ce bombardement au régime syrien.
Indignation des dessinateurs de presse, également. Dans un dessin qu’on a trouvé sur Twitter, le président syrien est montré dans un bain de sang – dans une piscine qui a la forme de son pays, à l’abri d’un parasol américain. Autour de ses bras, deux brassards – l’un aux couleurs de l’Iran, l’autre, à celles de la Russie, ses deux grands alliés et sur son maillot de bains, le drapeau des Nations-Unies - pour dire le peu de cas que Bachar Al-Assad fait de l’ONU. Toujours sur Twitter, toujours les mains ensanglantées, le président syrien répète dans un autre dessin les leçons apprises dans le «guide des relations internationales» selon Vladimir Poutine. «Il n’y a aucune preuve que c’était moi, ça n’a rien à voir avec moi, ils se sont faits ça à eux-mêmes, c’est un complot international, tout ça, c’est la faute de Boris Johnson» - le ministre des affaires étrangères britanniques, qui accuse Moscou d’avoir empoisonné l’ex-espion Sergueï Skripal au Royaume-Uni. Près du président syrien, une bombe signée Assad vient d’exploser: «Mourez, ordures de rebelles».
L’indignation de la communauté internationale dure toutefois depuis maintenant sept ans, rappelle La Croix, qui rappelle aussi qu’Emmanuel Macron a à son tour déclaré que l’usage d’armes chimiques était une «ligne rouge» à ne pas dépasser. «Washington et Paris pourraient sanctionner le régime syrien», annonce le journal, qui évoque «l’impuissance» de la France et des Etats-Unis «dans un conflit où ils ne jouent pas les premiers rôles». Cette prudence est balayée par Arab News, qui affirme qu’il est temps de «frapper durement» Bachar El Assad, de ne plus «reculer». «Malgré les dénégations de Damas, il n’y a aucun doute sur l’auteur de cette attaque», assène le journal saoudien, qui dénonce une attaque «monstrueuse», un régime «totalement dépourvu de respect pour la vie des civils» - «qui ne mettra pas fin à ses agissements tant qu’il ne sera pas arrêté».
La presse saoudienne revient également sur la visite, aujourd’hui et demain, du prince héritier Mohamed Ben Salman, en France. Le journal Okaz, qui montre le nouvel homme fort de l’Arabie saoudite accueilli hier à l’aéroport du Bourget par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, parle d’une visite dans le cadre de «l’alliance et du partenariat» entre Paris et Riyad. Un partenariat « stratégique » et commercial, derrière lequel plusieurs dossiers chauds seront abordés, de la Syrie à la guerre au Yémen, en passant par l’Iran et le Liban, précise Libération – en ironisant sur la façon dont «Paris en prince pour MBS et ses contrats».
Des contrats pas si considérables que cela, d’après Les Echos, qui rappellent que «l a France reste un partenaire commercial mineur» pour Riyad. Le journal estime que «miser sur l’Arabie saoudite est un exercice de corde raide, car la France ne veut pas fermer sa porte au principal ennemi de Riyad l’Iran».
La France a aussi un grand ami dans la région : le Liban. Dans Le Monde, le président libanais revient notamment sur la crise de l’année dernière autour de Saad Hariri. A pparemment sous la pression de MBS, le Premier ministre libanais avait annoncé sa démission depuis Riyad, où il était resté retenu pendant deux semaines avant de revenir sur sa décision. Une crise dans laquelle Emmanuel Macrons s’était impliqué personnellement. Michel Aoun l’assure à présent: «les relations avec l’Arabie saoudite reviennent à la normale».
La visite de Mohamed ben Salmane en France est aussi l’occasion d’une campagne choc d’Amnesty International, qui profite de cette visite pour alerter l’opinion publique sur les droits de l’Homme dans le royaume, en s’adressant directement à Emmanuel Macron. «M. Macron, cela en vaut la peine», interpelle Amnesty, qui rappelle que l’Arabie saoudite est le troisième pays qui exécute le plus de prisonniers au monde. Vu dans Libération.
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