
Un chef taliban dément, ce samedi, la mort de Baitullah Mehsud, le chef des Taliban pakistanais déclaré mort par Islamabad, sur la chaîne britannique BBC. Il accuse également les services de renseignements étrangers de manipulation.
REUTERS - Hakimullah Mehsud, l’un des chefs militaires les plus puissants des zones tribales de la frontière pakistano-afghane, a démenti samedi la mort du chef des taliban pakistanais Baitullah Mehsud.
Le chef des combattants des régions tribales d’Orakzai, de Kurram et de Khyber, a qualifié cette annonce de « ridicule » et l’a imputée à des « agences de renseignement », selon le site internet du service en ourdou de la BBC.
Un responsable américain avait déclaré jeudi que les Etats-Unis avaient des raisons de croire que Baitullah Mehsud avait trouvé la mort lors d’une frappe de drone américain au Sud-Waziristan.
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Chah Mehmoid Qureshi, indiquait le lendemain que le gouvernement d’Islamabad estimait « très probable » que Mehsud ait effectivement été tué dans ce raid ainsi que sa seconde femme, son frère et sept gardes du corps.
« Il est maintenant quasi certain qu’il est mort (...) Ses propres partisans le disent. Des gens ont assisté à son enterrement et sont témoins », a depuis déclaré Qureshi à la BBC.
Certains analystes pensent que le démenti d’Hakimullah Mehsud n’a d’autre but que de gagner du temps jusqu’à l’émergence d’un nouveau chef des taliban, bien qu’il soit lui-même considéré comme un des mieux placés pour cette succession.
Les gouvernements occidentaux attendent quant à eux de voir si le nouveau chef des taliban pakistanais continuera à se focaliser sur la lutte contre le gouvernement d’Islamabad ou cherchera à venir en aide à leurs coreligionnaires afghans.
Baitullah Mehsud s’était proclamé fin 2007 chef des taliban pakistanais, qui regroupent une douzaine de factions islamistes armées.
Selon Qureshi, sa disparition va semer la discorde et le désarroi dans leurs rangs. « C’est un grand succès pour les forces qui combattent l’extrémisme et le terrorisme au Pakistan », a-t-il dit.